La mort. Certains la voit comme un fléau, d’autres la voit comme une continuité, et certains la voit d’une manière positive. Les pratiques funéraires remontent à l’Homme de Neandertal qui décida d’inhumer ses morts. Aujourd’hui les pratiques funéraires sont, avec les religions, plus que jamais éclectiques, avec un code strict qui est commun pour presque tout le monde : enterrer ou incinérer le défunt avec des rites qui sont propres à chacun, mais qui peuvent néanmoins, dans certains cas, surprendre. Qu’en est-il dans des civilisations qui sont dans des lieux plus reculés, ou qui ne sont pas dans un pays touché par la mondialisation ?
Chez les Dogons au Mali
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Cette population reculée située au Mali vit dans les falaises et est composée principalement de forgerons et de cultivateurs. Leurs pratiques funéraires se déroulent en 3 temps: Tout d’abord, le corps est lavé puis mit dans un linceul de coton, pour être déposé dans les falaises. Pendant 40 jours, on ne touche à aucun objet lui appartenant, ensuite la famille se les partagent. Après plusieurs mois, des funérailles sont organisées pour lui rendre hommage. Enfin, un évènement général appelé « dama » est organisé en l’honneur des défunts qui sont mort dans l’année.
Chez les Torajas
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Cette ethnie indigène habitant en Indonésie a des pratiques funéraires qui pourrait en surprendre plus d’un : tant que le défunt n’a pas eu de cérémonies funéraires, il est considéré comme « malade » et non mort. Vous me direz que cela n’a rien de vraiment original ? La cérémonie funéraire n’est pas forcément faite immédiatement, donc le défunt reste chez lui. Ce dernier, malgré qu’il soit bel et bien mort, est impliqué dans un véritable séjour funéraire durant lequel il reçoit symboliquement des prières et de la nourriture quatre fois par jour. La famille du défunt doit, en plus, entretenir des conversations avec. Cette coexistence n’a d’ailleurs pour eux, rien de morbide, comme l’explique l’une des personnes interrogées : « Nous n’avons pas peur du corps mort parce que notre amour pour nos ancêtres est beaucoup plus grand que notre peur« .
Mais le corps ne se décompose pas ? Qu’à cela ne tienne! Les Torajas ont une technique bien rodée. Après la mort, les corps sont traités avec du formol, stoppant la putréfaction. Au lieu de se décomposer, ils vont se momifier.
Après un certain temps, le corps du défunt est placé sur une sorte de balcon aménagé sur les parois de la falaise, avec des poupées autour.
Chez les Inuits
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Cette population située dans la région Arctique a plus ou moins une manière particulière de voir la mort. Les pratiques funéraires nous rappellent de vagues souvenirs avec nous ancêtres : les corps sont placé avec différents objets qui pourraient lui être utile dans l’autre monde, puisque pour eux, l’esprit ne meurt jamais. Il est également enroulé dans de la peau de phoque. La pratique qui est surprenante est le « suicide institutionnel », qui signifie grossièrement que lorsqu’une personne a conscience de devenir un poids pour sa famille ou pour le groupe, cette dernière part en direction de la banquise pour servir de repas à un animal lambda, comme l’ours.
Chez les Navajos
Les Navajos font partis d’une tribu amérindienne vivant au Nouveau-Mexique. Ils considèrent la mort comme une renaissance, et donc perçoivent la perte d’un être cher comme un heureux évènement. Après le décès de l’un d’entre eux, toute la tribu fait un jeûne de plusieurs jours et méditent. Ils vont également honorer le totem du défunt, totem que chacun constitue en faisant des gravures à chaque exploit accompli tout au long de la vie.
Chez les tibétains
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Au Tibet, le traitement du corps est totalement différent. En effet, étant bouddhistes, ils perçoivent le corps comme quelque chose de complètement inutile, l’esprit étant l’essence même. Ainsi comme le corps n’a aucun intérêt, et par manque de place, ils organisent ce qu’ils appellent des « funérailles célestes », qui est, malgré les apparences, un acte purement religieux. Même si le nom paraît joli, la pratique, elle, l’est nettement moins. En effet, à sa mort, le défunt est d’abord laissé intact trois jours durant. Des moines chantent alors des prières autour du corps. Avant le jour des funérailles célestes, le corps est lavé et enveloppé dans un vêtement blanc. Il est placé en position fœtale, celle qu’il avait au moment de sa naissance. Le rituel des funérailles célestes commence habituellement avant l’aube. Les lamas mènent une procession jusqu’au charnier où le corps doit être exposé, tout en chantant pour guider l’âme du défunt. Une fois les chants terminés, la personne chargée de découper le corps prépare le corps du défunt à être consommé par les vautours. Il le dépèce, séparant la chair des os, et les mélangeant parfois à de la tsampa, une farine d’orge grillé. Ce mélange sera dispersé une fois le corps découpé. Les proches se doivent d’assister à ce repas de vautours, pour voir la mort en face et de ressentir l’impermanence de la vie. Cette pratique funéraire pour le moins surprenante est accompagnée de rituels religieux divers mais précis, jusqu’à la manière de découper le corps du défunt. Ce type de funérailles est toutefois considéré comme inapproprié pour les personnes âgées de moins de 18 ans, pour les femmes enceintes et pour les personnes morte d’une maladie contagieuse ou lors d’un accident.