Et si on se débarrassait de nos préjugés ?

 

A Oslo, au musée de l’interculturalité, se tient l’exposition « Typisk dem » (littéralement « typiquement eux ») depuis le 15 juin. Nous y sommes invités à repenser notre relation à autrui en nous débarrassant de nos préjugés – mot clé de l’exposition. J’ai eu l’occasion de la visiter, et voici ce que j’en ai retenu.

 

Des préjugés, on en a tous. Mais tout d’abord, un préjugé, qu’est-ce que c’est ? L’exposition nous propose la définition suivante : « Un préjugé est une idée injustifiée et négative à propos de certaines personnes basée sur leur appartenance à un certain groupe social ou une catégorie d’être humain ».

© Mathilde SOSSON

D’où viennent-ils, ces préjugés ? On naît quasiment avec. A partir du moment où l’on entame notre processus de socialisation, on nous gave d’idées préconçues à n’en plus finir. Parmi les plus communs de nos jours : Les femmes qui portent le voile ne sont pas libres, les féministes sont toutes des enragées qui montrent leurs seins pour revendiquer leurs droits, les Asiatiques se ressemblent tous … Ces tristes préjugés sont malheureusement grandement véhiculés par les médias, qui s’en nourrissent avidement. Et inconsciemment, ils deviennent tellement ancrés en nous qu’on ne les remet pas forcément en question spontanément.

 

Mais quand on y pense, de quel droit nous permettons-nous de ranger systématiquement les gens dans des catégories bien définies ? Il est vrai que cette catégorisation peut parfois se révéler positive – c’est-à-dire ne pas spécialement causer de préjudice à la ou les personnes concernées. On parle alors dans ce cas de « glorification ». Cependant, dans la plupart des cas, elle mène à une stigmatisation plus ou moins prononcée du groupe d’individus. En résulte l’isolement de ce groupe, qui devient une cible encore plus facile, qui par ce fait s’isole encore plus jusqu’à devenir marginal à la société, et qui sera ainsi encore plus stigmatisé. Et ainsi de suite. Dans cette exposition, il est pris l’exemple du génocide juif. Bien qu’extrême, cette catastrophe illustre malheureusement parfaitement l’impact effrayant que les préjudices peuvent avoir :

« Cela ne débuta pas avec des chambres à gaz. Cela débuta avec des politiciens qui séparèrent les gens entre ‘’nous’’ et ‘’eux’’. Cela débuta avec des discours haineux. Cela débuta avec l’ignorance. N’ignorez pas le discours de haine ! Stoppez-le ! » (Ragnhild Bergheim)
© Mathilde SOSSON

 

Même si cela ne finit pas toujours comme cela, cet exemple prouve les conséquences désastreuses des préjudices lorsqu’ils sont nourris, attisés, cultivés… jusqu’au bout. Mais on peut également retrouver ce mécanisme dans des cas moins extrêmes : on entend souvent parler de l’impact que le physique ou le style vestimentaire d’une personne peut avoir lors d’un entretien d’embauche, où les gens « beaux » sont malheureusement souvent vus comme ayant plus de qualités par les employeurs. Alors qu’il n’existe aucune corrélation entre physique et intellect. Ou alors juger quelqu’un par rapport à sa nationalité, un Anglais par exemple, et tous les préjugés que l’on a envers le peuple anglais sans pour autant connaître cette personne personnellement.

 

Ainsi, le message à retenir : Croire et véhiculer des idées préconçues sur un groupe d’individus, c’est mal et stupide. Ce n’est pas parce que ceux qu’on connaît sont ainsi que tout le monde sera ainsi aussi. Attends de connaître l’autre pour de vrai avant de pouvoir prétendre le juger.

Mathilde 2
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Thé, chats, livres, tricot : grand-mère en devenir.

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