Focus sur le rappeur « Or Game » Niro
Niro, ce rappeur tout juste sorti de l’écurie de « Street Lourd ». C’est un artiste venu de la « ZUP » de Blois.
Il a sorti sa trilogie d’anthologie « Paraplégique – Rééducation – Miraculé » avec des hits tels que « Hors catégorie », « Dans ton kwaah », « Fenwick » dans le projet de Booba « Autopsie Volume 4 », « Fiers de Nous » avec l’acteur de « La Haine » Said Taghmaoui, « laisse pas traîner ton fils » avec Mac Tyer (ce son renvoie à la mythique du groupe NTM), « Les mains sales », « VivaStreet », « La mort ou tchitchi » avec le trappiste du « 9-3 » Kaaris et « Perdu ». Niro nous avait déjà prévenu dans le son « Fenwich » de son ambition (« Bientôt j’suis partout comme la sère-mi ou les chinwi. Si si y’a du style, oui, ils se demandent, c’est qui lui ? »).
J’ai donc attendu de pied ferme son projet « Si Je Me Souviens » sorti en 2015. C’est un retour énervé et incisif avec des flows dont lui seul a la maîtrise avec des sons comme « Sortez Couverts », « Who’s Bad », « Si Je Me Souviens », « Le Ciel est ma limite », « Y’a pas d’Lézard », « Mauvaises Nouvelles ».
Il est acerbe, violent, provocateur, déçu, trahi, éloigné du « Rap jeu ». J’y ai vu la rage de vaincre d’un jeune artiste en quête de réussite. Niro s’approche bientôt de l’or (« J’suis fier de mon parcours quand j’me rappelle que j’ai grandi au bled », extrait du son « Si Je Me Souviens »).
En 2016, Niro sort un CD surprise « Or Game ». La pochette nous annonce un sombre et complexe projet musical. Dès le 1er extrait « 87 » (à la production Therapy) où il fait une dédicace à la « génération 1987 » (« Génération 87, on arrache tout, on parle pas »), puis le tonique « Do it » (à la production l’excellent Soulayman Beats), le seul et très efficace featuring de l’album avec son pote Nino B « Le Compte y est ». Comme d’habitude, ses featuring avec ses proches (Nino B, Koro, Senskara, Boush.B) sont dans la lignée de tous ces projets : juste excellents. Nous avons les (très) bons sons amers, brutaux, chantant, entraînant et sans états d’âme « On s’aime pas », « Comme dab » et « Jaja ». Et enfin on découvre les 2 derniers morceaux récemment clipés : le sombre « Outro » et le cool « A la tienne ».
A travers ces 2 derniers projets « Si Je Me Souviens » et « Or Game », Niro nous montre qu’il est « le meilleur de sa génération ». Ses flows, son fond, sa forme, sa plume, son univers ainsi que ce qu’il représente dans le « rap jeu » font définitivement du Blésois un rappeur « Or Game ». Il me fait penser à la lignée des talentueux lyricistes de la rue des générations passées (NTM, Lunatic, Tandem, Mafia Trece, Dicidens, 113 Clan, La Cliqua, Assassin, Mafia K’1 Fry, Beat 2 Boul, Agression Verbale, Ul’Team Atom, Futuristiq et plein d’autres).
Je crois que le prochain album de Niro sera une nouvelle fois une pépite d’or dans ce « rap game » où le talent artistique n’est pas reconnu à sa juste valeur !