Au cours de la décennie 1990, un nombre incalculable de films devenus cultes sont sortis, et, parmi tous ces succès, certains long-métrages n’ont pas reçu l’attention qu’ils méritaient, ou ne sont pas restés dans les mémoires autant que d’autres.

C’est le cas pour « Des hommes d’influences » (« Wag the Dog » en V.O.), un film américain sorti en 1997. Réalisé par Barry Levinson (Oscar du meilleur réalisateur en 1989 pour « Rain Man »), cette comédie satirique est une adaptation du livre « American Hero » du romancier américain Larry Beinhart, avec, dans les deux rôles titres, Dustin Hoffman (2 Oscars de meilleur acteur en 1980 et 1989) et Robert De Niro (Oscar du meilleur acteur en 1981 pour « Raging Bull »).
Le synopsis est relativement simple : deux semaines avant les élections, le président, candidat à sa propre succession, est menacé par un scandale médiatique, en effet une Janette l’accuse d’abus sexuel. Afin de se faire réélire, il engage Conrad Brean (De Niro), un mercenaire expert en manipulation médiatique de masse, afin que celui-ci collabore avec sa conseillère particulière Winifred Ames (Anne Heche) dans le but de détourner l’attention de l’opinion publique. Pour se faire, Conrad va convaincre Winifred d’engager Stanley Motss (Dustin Hoffman), un célèbre producteur hollywoodien pour que celui-ci les aide à « fabriquer » une guerre contre l’Albanie et ainsi occulter pendant deux semaines le scandale dont le président est l’auteur.
Le film évoque donc un panel de thèmes relativement étendu, qui n’a sûrement jamais été autant d’actualité. Si le scenario joue de la théorie du complot, ce n’est pas l’objet principal du long-métrage.

Celui-ci traite davantage de thèmes comme la manipulation médiatique, l’utilisation d’un « ennemi commun » dans des stratégies de communication, l’apathie du spectateur face aux informations que lui transmet la télévision, mais aussi et surtout la puissance du symbolisme en politique et dans les médias.
Ainsi, si le sous-texte n’est pas inédit, il faut lui reconnaître une réelle efficacité.
D’ailleurs, hasard du destin, le film est sorti aux États-Unis moins d’un mois avant que n’éclate le scandale concernant Bill Clinton et une stagiaire de la Maison Blanche, Monica Lewinski. Scandale après lequel, trois opérations militaires seront menées par les américains, dans le but de détourner l’attention médiatique d’après les opposants politiques de l’époque…