(Re)découvrir la littérature dystopique

Genre dont le regain de succès n’est plus à prouver du fait des nombreuses publications récentes qui y sont associées, le roman d’anticipation (aussi appelé « roman dystopique » ou encore « contre-utopie »), offre au lecteur une vision pessimiste d’un futur stérile où l’espoir n’a pas sa place. Il s’oppose à l’Utopie, qu’on peut définir comme un « ouvrage qui conceptualise une société idéale à construire » et un « plan imaginaire de gouvernement pour une société future idéale, qui réaliserait le bonheur de chacun ». On pourrait ainsi définir une « contre-utopie » comme illustrant les dérives politiques entraînées par la volonté d’un Etat à tout contrôler, d’abord mu par un sentiment peut-être naïf de le faire pour le bien du peuple, mais qui aurait insidieusement évolué en une résolution malsaine de domination totale.

 

Le Meilleur des Mondes, 1984, Hunger Games… Voici des titres dont la renommée n’est plus à refaire et qui font peut-être écho en vous. Je vous propose ici une liste d’œuvres qui, je l’espère, vous inspireront et vous donneront envie d’élargir vos horizons littéraires.

 

La Ferme des animaux, George Orwell

« Tous les animaux sont égaux, mais il y a des animaux plus égaux que d’autres. »

 

 

Dans ce roman, l’auteur du très célèbre 1984 propose une critique de la révolution russe et de ses prétendus effets salvateurs pour la société et son peuple. Après s’être débarrassés du joug de leurs maîtres humains, les animaux de la ferme tentent d’instaurer un nouveau système égalitaire basé sur des valeurs qui rappellent fortement celles de l’idéologie prônée par Staline. Guidés par les fourbes et savants cochons, les naïfs animaux subissent tout le long de l’histoire les machineries machiavéliques de leurs nouveaux leaders qui n’ont que pour unique but d’asservir leur pouvoir.

 

La Kallocaïne, Karin Boye

« Nous sommes d’avis que l’Etat est tout et l’individu rien. Nous nous inclinons devant le fait que ce qu’on appelle la ‘’culture’’ – exception faite pour les sciences techniques – devient un luxe aux époques où quelque danger menace. »

 

A l’image de Brave New World ou encore de Nous Autres, Karin Boye dépeint dans La Kallocaïne une société fictive que la corruption interne a transformé en régime totalitaire qui se donne des faux airs d’égalité sociale. Leo Kalle, chimiste de la Ville de Chimistes N°4, répond parfaitement aux critères dictés par la doctrine de l’Etat Mondial et incarne ainsi le stéréotype du citoyen irréprochable. Pour le bien de l’Etat, il a mis au point une nouvelle drogue, la kallocaïne – qu’il a souhaité appeler d’après son nom – sérum de vérité qui force n’importe qui s’en voit injecter une dose à ne dire que la vérité, aboutissement parfait de toute politique de surveillance étroite et qui légitime ainsi le crime de pensée.

 

 

Fœtus-party, Pierre Pelot

« Le bien, comme le mal, n’existe pas. Rien n’existe. Sauf la connerie. »

Dans un monde encombré d’ordures et de gens où le suicide semble être la finalité la plus enviable et recherchée, les mères souhaitant donner naissance à un enfant doivent tester la volonté de vivre de leur future progéniture lors d’une « fœtus-party ». Au cours de celle-ci, on sonde les désirs du fœtus, on projette le futur être humain qu’il serait dans un monde virtuel afin de voir s’il préfère vivre ou mourir. Avouons-le, il serait en effet bien dommage de surcharger la Terre plus qu’elle ne l’est déjà (15 milliards d’habitants qui occupent les trois quarts de la surface de la planète) en donnant sa chance à un être insignifiant pour qui la vie semble pire que la mort.

Mathilde 2
Mathilde 2
Thé, chats, livres, tricot : grand-mère en devenir.

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