Dalida est morte dans la nuit du 2 au 3 mai 1987. Trente ans après, pour ce triste anniversaire, sort le biopic réalisé par Lisa Azuelos et acclamé par le frère et manager de l’idole, Orlando. Le musée Galliera va quant à lui présenter sa garde-robe du 27 avril au 13 août 2017. Au cours de sa carrière, Dalida a traversé les décennies et les styles, fascinant encore aujourd’hui. Retour sur cette icone de la mode qui a tout osé.
De son vrai nom Yolanda Christina Gigliotti, Dalida naît le 17 janvier 1933 au Caire dans une famille d’origine italienne. Petite, elle subit deux opérations des yeux et une lourde rééducation, l’amenant à porter des lunettes. Elle décide de les abandonner et d’assumer son strabisme. D’abord destinée à une carrière de secrétaire, elle s’inscrit à des concours de beauté. Grande, élancée, la taille fine, elle devient Miss Egypte 1954 . Arrivée en France, elle est une véritable muse pour les créateurs.
Les années 1950 et la silhouette corolle
En 1947, Christian Dior présente sa première collection qui révolutionne le paysage de la mode. Elle exacerbe le corps féminin: taille fine accentuée par les dessous, hanches larges exagérées par les basques des vestes… L’une des pièces phares est le Tailleur Bar : veste blanche ajustée à basques et jupe très évasée « corolle ». Pour réaliser la jupe, plus de 10 mètres de tissus sont nécessaires.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et après des années de restrictions, cette collection marque le retour de la Haute Couture parisienne sur le devant de la scène de la mode.
En 1954, quand Dalida arrive à Paris, l’héritage du New Look est encore très présent avec cette silhouette corolle bien que les modes de la jeunesse se développent considérablement et prennent de plus en plus d’ampleur.
Elle succombe pour les créations des grands du moment comme Jacques Esterel, célèbre pour avoir conçu la robe de Brigitte Bardot pour son mariage puis plus tard, sa tentative d’unisexe avec la « Sumérienne », tunique colorée pour hommes et femmes.
Sa taille est mise en valeur par des robes ajustées qui s’évasent en corolles, préférant les teintes pastels.
Pour son mariage avec Lucien Morisse, directeur général d’Europe 1, elle décide de porter une robe de Pierre Balmain, couturier qu’elle rencontre en 1961. Elle fait appel à lui pour ses tenues de scènes, notamment pour tous ses passages à l’Olympia.
L’élégante hippie
Mariée que quelques mois, elle entame une relation avec Jean Sobieski, acteur français. Mais cela ne dure pas non plus et ils rompent en 1964. Pour marquer cette rupture, elle change sa couleur de cheveux et passe au blond. L’icone est née.La longue chevelure de lionne devient sa marque de fabrique, qu’elle garde jusqu’au bout.
Sur scène, elle change de style et opte pour de longues robes unies noires ou blanches. A la ville, finie la ligne corolle, elle opte pour lasimplicité et la ligne fluide des années 1960 puis 1970. Au quotidien, elle n’hésite pas à porter de petites marques, optant pour des tenues classiques, sobres. Elle ramène aussi de nombreuses pièces de ses voyages au Liban, au Moyen Orient…
Dans l’ère du temps, elle apprécie grandement les créations d’Yves Saint Laurent qui est l’un des premiers à intégrer le pantalon pour femme avec le smoking, présenté lors de sa collection automne/hiver en 1966. Bien que symbole de féminité, Dalida assume et maîtrise le masculin/féminin avec classe. Du couturier, elle porte également le parfum Opium qui avec ses notes épicées et fleuris lui rappelle ses origines méditerranéennes.
La madone DISCO
Les fin des années 1970 marquent l’avènement du disco et la grande Dalida est toujours sur le devant de la scène. Avec ses longues robes blanches, elle apparaît comme une madone, toute en élégance et sobriété. Mais elle doit pouvoir se mouvoir et suivre les danseurs qui désormais l’accompagnent sur scènes et change donc progressivement de style.Elle sait jouer ainsi de son physique avantageux et se fait plaisir dans des costumes de scènes tous plus flamboyants les uns que les autres: robes fendues, cape en plumes, justaucorps en strass. Elle danse et fait danser son public avec elle.
Elle inaugure les années 1980 avec un incroyable spectacle au palais des sports de Paris. C’est un véritable show à l’américaine inspiré de Broadway avec un cadre grandiose, de multiples costumes et une équipe importante composée de nombreux danseurs et musiciens. La salle est comble pour les vingts représentations et Dalida est l’une des premières artistes féminines à investir une salle aussi grande.
Passionnée, travailleuse, Dalida mène sa carrière avec brio. Mais en tant que femme, les regrets lui pèsent sur la conscience. Seule, ayant perdu ses grands amours de manières tragiques et sans enfant, elle décide de mettre fin à ses jours en ne laissant qu’un message :
« Pardonnez moi, la vie m’est insupportable ».
Véritable icône de la mode, Dalida a tout assumé et osé. Féminine, glamour, elle a jonglé entre les styles, s’adaptant à chaque mouvance tout en ayant une identité propre très forte, faisant d’elle une figure intemporelle.
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A découvrir et redécouvrir au palais Galliera – du 27 avril au 13 août 2017
En salle, Dalida – film de Lisa Azuelos (sorti le 11 janvier 2017)
Sources: Dalida – site officiel / Palais Galliera