Dans les coulisses de l’atelier Chardon Savard

Parce qu’on a tous déjà entendu parlé de Christin Dior, Coco Chanel et autre Jeanne Lanvin qui inondent notre quotidien, nos magazines féminins et nos comptes Instagram, je m’intéresse cette semaine aux petites mains, qui, dans l’ombre, se prépare à devenir les grands couturiers de demain. 

Rencontre avec Alice Vaillant, étudiante en design de mode en 4ème année à l’Atelier Chardon Savard qui nous livre les secrets de sa formation. 

  • Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la mode ? 

J’ai toujours eu une certaine sensibilité, surtout grâce à ma grand-mère, fan de Marie Antoinette qui vit dans une reproduction miniature de Versailles (rires). Ça peut paraître kitsch comme ça mais je pense que, les costumes, les perruques et les paillettes c’est ce qui m’a donné envie de créer. Après, j’ai grandi dans une famille d’artistes, ce qui, je pense,  m’a offert une grande ouverture d’esprit et un certain goût pour la création. Petite je dessinais déjà des looks et des silhouettes à l’école, évoluer dans le milieu a été une évidence. 

  • Quelle a été ta formation avant d’intégrer l’atelier Chardon Savard ? 

Honnêtement je ne pense pas qu’il soit nécessaire de faire une formation particulière pour intégrer une école de mode. Moi par exemple, j’étais à l’école de Danse de l’Opéra de Paris avant de décider de faire de la mode. Il suffit de savoir dessiner, d’être passionné et de convaincre le jury lors de l’entretien. Il faut être motivé et sûr de soi, et avoir des dessins et des créations à montrer évidemment. 

  • Pourquoi as-tu choisis l’atelier Chardon Savard pour faire ta formation ? 

J’ai eu des entretiens avec plusieurs écoles et c’est avec eux que j’ai eu le meilleur feeling. En plus c’est la formation qui me correspondait le plus : une formation où tu as la liberté de créer ta propre collection, un premier pas dans le monde professionnel, l’aboutissement d’un projet indépendant et personnel. C’est ce qui m’a décidé à apprendre auprès d’eux. 

  • On connait la mode comme un milieu où il est difficile de percer, comment envisages-tu ton avenir dans le milieu ? 

A mon avis, il est indispensable de faire des stages après l’école, pour se rendre compte de ce que c’est de travailler dans une maison et auprès de professionnels. Et puis, il faut rentrer par la petite porte, commencer par être petite main, il ne faut pas voir trop grand trop vite. Ensuite il ne faut pas hésiter à rencontrer des professionnels, aller à un maximum d’événements, même au culot parce qu’avoir un bon carnet d’adresse est aussi très important, ça peut ouvrir beaucoup de portes. 

Et puis il faut toujours une carte de visite ou un book à présenter, ça passe ou ça casse mais en général on se souvient de toi et c’est l’essentiel. 

  • D’où viennent tes inspirations ? 

Mes inspirations viennent d’une curiosité générale. Je m’inspire beaucoup du milieu de la nuit et des marginaux qui assument leur style et leurs différences. Mes amis me prennent souvent pour une folle, surtout quand je fais une fixette sur un mec qui porte des talons en bas résilles (rires). 

Et puis, j’ai besoin de me raconter une histoire et de créer un univers pour pouvoir créer. C’est de cette histoire que naissent mes vêtements. 

  • Un couturier t’inspire en particulier ?

Je dirais que ce qui m’inspire c’est la complexité de Margiela, l’univers de Jean-Paul Gaultier et l’allure de Saint-Laurent. 

 

  • La mode est surtout connue du grand public pour les paillettes, les fashion week, les mannequins et les soirées mondaines arrosées de champagne. Quel est le chemin avant d’arriver à ça ? 

Je pense qu’il faut avant tout une bonne connaissance du vêtement, savoir comment il se construit et se structure. Par exemple, savoir faire des poches, on n’y pense pas comme ça, mais il y a mille façon d’en faire et il faut toutes les connaitre. Ce n’est pas très glamour mais c’est essentiel.  Avant de créer, il faut savoir coudre. La mode ce n’est pas que des paillettes, il faut avoir une vraie culture artistique et quelque chose de spécial à apporter pour pouvoir se faire une place. 

Et puis, les fashion week et les défilés ça fait rêver mais c’est au moins 3 mois sans dormir où on a à peine le temps de manger. Il faut se rendre compte que c’est beaucoup de travail. 

  • D’ailleurs, tu prépares un défilé qui aura lieu le 16 mai, comment prépare-t-on un tel événement ? 

C’est une grosse pression parce que c’est le fruit d’une année de travail. A l’issue de ce défilé, c’est toute mon année qui va être jugée, mes heures de couture, mes remises en question, mes choix, les tissus, les ourlets.  Rien que d’en parler ça m’angoisse (elle grimace et se tire les cheveux). Il y a tout un travail derrière dont on ne parle pas. Il faut trouver des mannequins qui acceptent de travailler gratuitement, il faut penser aux coiffures et au maquillage, c’est un véritable investissement personnel mais aussi financier. Mon banquier a eu de nombreuses fois eu envie de me tuer cette année. Créer à un coût et il faut prendre ça en compte quand on prépare un défilé. Même quand on fait une formation publique, donc gratuite, le matériel, les tissus, les chaussures, tout ça à un prix et il faut pouvoir faire des sacrifices. Il faut être à l’affût des bons plans parce que sinon en tant qu’étudiant on se n’en sort pas point de vue financier. 

  • Quels sont les enjeux d’un tel défilé ? 

Ce défilé est une chance énorme pour se faire repérer. Beaucoup de professionnels à la recherche de jeunes talents seront présents. C’est aussi une première expérience professionnelle, on n’a pas la chance de faire son propre défilé tous les jours, c’est un premier pas dans la cour des grands et ça permet aussi de découvrir l’envers du décor. 

  • A ton avis est-il obligatoire de faire une école pour percer dans la mode ? 

Je fais moi-même une école donc je ne dirais pas qu’il ne faut pas en faire ! À mon sens, les écoles permettent de travailler quotidiennement avec l’aide de professeurs qui nous guident dans notre travail. En plus, et le défilé en est l’exemple, les écoles permettent de rencontrer des professionnels plus facilement. Après libre à chacun de faire comme il le sent, il n’y a pas de règle …

  • Un petit conseil pour ceux qui voudraient se lancer ?

Il faut rester soi-même, ne pas perdre confiance et rester curieux de tout. C’est un milieu difficile et parfois des gens vous casseront mais, il faut rester motivé et le reste suivra. 

Pour plus d’informations sur l’atelier Chardon Savard, rendez-vous sur :

www.atelier-chardon-savard.com

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