Dooz Kawa : Portrait d’un rappeur local.

12 octobre 2017

Parmi les rappeurs strasbourgeois, l’un des plus productifs, avec six projets à son actif, est Dooz Kawa. Membre du label local indépendant « 3rd Lab », c’est un artiste assez original et atypique, il dispose en effet d’un style unique, tout comme l’est sa voix.

Ces morceaux sont souvent assez mélancoliques, et présentent une critique de la société, des individus et des comportements qui la composent. Le tout étant accompagné d’une véritable musicalité, assez variée selon les projets, et d’une interprétation qui transmet de nombreuses émotions.

Ainsi, Dooz Kawa n’est pas « juste » un rappeur, c’est avant tout un artiste complet. C’est une évidence pour qui écoute ses divers projets, notamment eût égard aux ambiances musicales très variées que l’on peut retrouver. Ainsi, on remarquera dans son premier album solo sorti en 2010, intitulé « Étoiles du sol », une influence très prégnante de la musique de tzigane et gitane, particulièrement grâce à la collaboration de certains musiciens de renom, tels que Bireli Lagrène ou Marino Reinhardt.

De la même façon, sur certains morceaux de son EP « Narcozik #1 », on ressent une véritable influence électro, qui donne un tout autre aspect à sa musique, l’exemple typique étant le titre d’introduction « Utopistes debout ».

En outre, il s’illustre également à merveille avec des productions plus traditionnelles dans le hip-hop indépendant, clairement inspirées des années 1990, comme on le constate dans ses projets « Narcozik #2 » et « Messages aux anges noirs », son deuxième album dans lequel on retrouve le célèbre beatmaker toulousain Al’Tarba.

Enfin, un autre élément caractéristique sa musique, c’est la voix de Dooz Kawa, avec laquelle il joue énormément, souvent au bord de la rupture, et qui lui permet de transmettre des émotions, d’appuyer les morceaux grâce à son interprétation, comme on le constate dans « Lagrima » par exemple.

En dehors de la musicalité de ses projets, on connaît Dooz Kawa, pour ses textes sincères, critiques et engagés. Ainsi, parmi les thèmes récurrents dans ses morceaux il y a l’amour, les relations amoureuses. C’est une des pierres angulaires de sa musique, que l’on retrouve à de très nombreuses reprises comme en attestent les morceaux « Me faire la belle », « Crépuscule d’apocalypse », ou encore « Le temps des assassins », premier extrait de son nouvel album qui sortira prochainement.

Autre thème très présent dans ses morceaux, est la critique de la société de différentes manières, par exemple le morceau « Dieu d’amour » qui traite du fanatisme religieux et des attentats qui y sont liés, un morceau paru en 2010, étrangement prémonitoire. Mais, on peut aussi citer dans la même veine « Le savoir est une arme » qui fait la promotion de la culture et incite les auditeurs à s’informer et ne pas croire tout ce qu’on leur dit.

Enfin on retrouvera souvent une critique de l’industrie musicale moderne, des radios et des grandes maisons de disques, messages transmis à travers des marceaux tels que « Gel douche au chocolat », « MC » ou encore « Mr Tosh ».

En conclusion, Dooz Kawa est un artiste local complet et sincère, qui connaît une notoriété, certe modeste, mais qui lui permet de faire des concerts dans tout le pays.

Image Via https://www.facebook.com/doozkawaofficiel

Il sort son quatrième album solo le 10 novembre prochain, intitulé « Contes cruels », dont le premier extrait est déjà paru (« Le temps des assassins »). De plus, il sera en concert à Strasbourg le à « La Laiterie » le 16 février prochain pour nous le présenter en live !

Alors bonne écoute à tous !

PS : En bonus, voici le une interview de Dooz Kawa, qui évoque son écriture, son rapport aux mots et à la littérature, réalisée lors de son invitation à l’École Normale Supérieure de Paris.