Entrevue avec Gavin Meidhu

Entrevue : OLO

Gavin Meidhu c’est de l’eau qui dort et qui danse sous un décor sombre, il ne faut pas le déranger sinon il aura les semelles rouges.

Une discussion passionnante avec ce rappeur originaire de Reims à propos de son chemin parcouru dans le rap et son actualité. Son EP Lokidor est disponible sur toutes les plateformes depuis le 21 novembre 2017.

 

Le clip « Lokidor » est vraiment stylé, (titre éponyme de l’EP) dans tes textes tu utilises pas mal de références cinématographiques, tu t’es inspiré de films pour ce clip ou t’as imaginé ce concept ?

Pour Lokidor, on est vraiment parti sur notre concept, on a plutôt voulu un clip cinématographique avec de belles images. On a souhaité avoir des plans qui restent en tête c’est ce qui fait la différence. Un street-clip, j’adore en faire, c’est à la cool, mais pour ce clip on a essayé de mettre des moyens pour que ce soit joli visuellement.  

Pourquoi le titre Lokidor ?

Le titre colle bien avec le mec que je suis et ça fais longtemps que je rappe. J’ai grandi avec l’EP d’avant je sais plus dans quelle direction je veux aller et je prends les choses plus au sérieux maintenant. Donc le titre Lokidor, c’est le souhait qu’on me voit de plus en plus. J’ai eu pas mal de phases où je sortais un truc après je dors puis je me dis « on verra plus tard  » etc.

Donc je veux être plus régulier, ramener du contenu de qualité. Lokidor c’est un parallèle avec le kilo d’or. On est tous dans cette quête de réussir sa vie, dans ce cas ça parle d’or, de pognon donc de réussite financière. On essaye tous de s’en sentir pas que financièrement, on veut sortir la tête de l’eau et réaliser nos objectifs.

Tout l’EP a été réalisé par Babylone Prod ?

Babylone Prod’ c’est les gars qui font mes clips, on a fais Bonne Nouvelle avec Caillou Prod et Le feu marche avec moi, Lokidor c’est Babylone Prod qui réalise. Ce sont des potes qui sont dans le visuel depuis des années et c’est les premiers avec qui j’ai travaillé la vidéo ça restera mon équipe numéro un en termes de vidéo. Après il y a déjà eu déjà Caillou Prod’, y’aura sûrement d’autres personnes pour des moyens logistiques et pour que ça aille plus vite.

Je t’avais découvert il y a 4 ans et j’avais vu à la fin d’un de tes clips la mention Babylone Prod, donc ça doit faire pas mal d’années que tu travailles avec eux

C’est les premiers gars qui sont venus me voir pour me dire qu’ils font des clips et par l’occasion ils m’ont dits « nous on est chaud pour te clipper ». Le 1er clip que j’ai fais avec eux date d’il y a 6 ans, un autre a été fait il y a 7 ans mais il n’est pas sorti et c’est mieux comme ça (rires).

 

via https://soundcloud.com/gavinmeidhu/sets

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant ce projet tu avais sorti le projet « En attendant de danser sous un décor sombre ». Est-ce que cet album c’est un pont pour nous mener à ton dernier projet ?

Je pense que oui, avec ce côté sombre et cynique dans la façon d’écrire et d’aborder les choses. En plus, quand je fais quelque chose ça a tendance à me saouler par la suite, j’aime bien ce projet parce que quand je le réécoute je sais pourquoi j’ai continué à rapper, car je progresse. C’est un bon projet mais c’est trop brouillon, je voulais tenter pas mal de trucs et en même temps j’étais trop attaché à cette école classique boom-bap avec laquelle j’ai grandi. Donc entre En attendant de danser sous un décor sombre et Lokidor, on s’est dit « c’est bon maintenant on s’en fout on bosse comme on a envie et sans barrières ». Je pense que dans le rap de manière globale, plus personne se met des barrières, la personne le fait à sa sauce et ne se pose plus de questions.

Les clips, les prods, les pochettes tu fais tout avec des personnes de Reims ?

Oui je viens de Reims, j’ai bougé mais je suis resté dans le grand Est et généralement je bosse avec des potes, des gars que je rencontre. Sur la pochette de Lokidor, c’est un artiste de Reims qui s’appelle Jean Wan Schoor qui était en train de préparer une exposition Gueules Cassés. Il fait du moulage de pleins de crânes et son but est d’arriver à 1000 crânes. C’est un gros délire ! J’ai entendu parler de ça et j’ai trouvé ça chaud. Un jour, il a commencé à photographier son travail et j’ai vu une photo avec un crâne à trois têtes, je me suis dit c’est ce qu’il me faut. J’étais en train de réfléchir à la cover, je ne savais pas trop ce que je voulais. J’ai toujours aimé les beaux visuel, c’est limite ce que je préfère sur l’EP d’avant, donc quand j’ai vu la photo avec les trois crânes ça collait bien avec mon rap parfois schizophrénique et je me suis « vas-y roule ». J’ai appelé le gars, je lui ai demandé s’il était chaud et on est parti sur cette idée.

Généralement, j’ai toujours travaillé comme ça que ce soit pour les prod ou les feat, faut qu’il y ait un contact humain avec le gars. J’ai du mal à me dire « j’envoie un mail à un gars que je connais pas, fais moi une prod» c’est pas trop mon délire.

 

« Non c’est pas de la terre que mes frères ont sur les ongles/ Je porte pas de marques de pute, si j’ai les semelles rouges   réfléchis deux secondes »

 

T’as besoin d’apprécié la personne un minimum avant de collaborer

C’est ça ! Je pense que le travail à distance avec les boucles, les renvoies de mails c’est un peu relou. Quand tu vois le mec c’est un autre délire, tu échanges, tu comprends l’univers de l’autre et t’avances plus vite.

Un de tes premiers sons à été publié sous le nom La Shneck, pourquoi ce nom?

C’était à l’époque où j’ai commencé à rapper dans la piaule d’un pote qui avait 14 ans je crois. Je me rappelle dans mon entourage, il n’y avait pas grand monde qui rapper et à l’époque j’écoutais du rap vénère, ce que je n’ai jamais fait d’ailleurs et pourtant je continue d’en écouter. A cette époque tout le monde écouter du gangsta rap, les gars étaient vénère, ils voulaient ressembler à 50 Cent et j’en avais un peu rien à foutre. Je trouvais 50 Cent très lourd mais être body-buildé et me faire tirer dessus, je ne voyais pas gros intérêt de jouer le thug. Donc s’appellait La Schneck, je trouvais ça cool et ça n’avait aucun rapport. Le blaze nous faisait marrer, je faisais de moins en moins de rap rentre-dedans, je n’ai jamais fais du rap hardcore, un peu sale du coup avoir comme blaze La Schneck et parler de chattes ça passe mais pour un rap plus sensé, plus profond le blaze ne servait pas le propos. Je ne le dénigre pas du tout, j’en suis fière.

 

 »Bouteille à la mer lancée/ Comme si ces connards de poissons connaissaient l’alphabet »

 

J’ai cru comprendre que tu composes également ?

Non que dalle, je suis trop un flemmard. J’aimerai bien tâter c’est comme le montage vidéo faut que je m’y mette mais je suis trop un flemmard. Un jour peut-être.

Tu utilises souvent la phrase Meidhu Mayday, tu annonces une détresse ou c’est par rapport à ton état ?

Non ce n’est pas associé à mon état, c’est le côté  (comme avec les trois crânes ou la pochette de l’EP précédent où je suis enterré avec des vers à côté) un peu schizophrénique de l’écriture avec une face plus intime, plus profonde et l’autre plus hachée. C’est pour revenir sur cette chose où le mec est paumé dans son univers et coupé de la réalité. Mayday est entre autre une référence à l’expression spatiale « Houston on a un problème »

A l’avenir tu veux une perspective à la Scottie Pippen (signer en maison de disque ) ou une perspective où tu continues de travailler en indépendant ?

Dans l’idéal ça me va d’être comme je suis, notre but cette année c’est de reprendre la scène, de faire le plus de dates possibles. La scène, c’est le kiffe premier et c’est pouvoir aller chercher des gens aussi, il est temps de faire les choses à fond et d’être chaud. Je ne me pose pas la question de signer en maison de disque, je n’essaye pas de démarcher de ce côté la, en revanche on démarche pour des dates. On est pas mal à faire du son ensemble, à se croiser souvent et on a un projet de sortir très rapidement une tape qui va regrouper plusieurs mecs avec qui on bosse depuis longtemps ou récemment. Dans la tape, les styles seront très différents, il y aura beaucoup de rappeurs, de producteurs dont Silvanoё ou encore plein de gars de Tournez Manège, Saligo, Goomar, Cerky et des rappeurs de Reims. Les rappeurs ne seront pas que local, on veut des gars de partout. Moi je travaille sur une nouvelle tape, je n’ai pas envie d’attendre trois plombs je veux relancer des trucs. Un clip sortira la semaine prochaine et un autre dans deux semaines, ce sera des clips spéciaux avec un bon délire. Puis on va essayer de continuer comme ça, faire de plus en plus de sons et de concerts.

 

 

 

 

 

 

Pour écouter l’EP : https://soundcloud.com/gavinmeidhu/sets/lokidor

Deezer : https://www.deezer.com/fr/album/5150714

Spotify : https://open.spotify.com/artist/62sI1g174NpoekRmOwVWjQ

Facebook : https://www.facebook.com/GavinMeidhu/

Instagram : https://www.instagram.com/gavinmeidhu/

Soundcloud : https://soundcloud.com/gavinmeidhu

YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCMrC-NN1wqnN26vMsQlb56w

 

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La musique est le leitmotiv de ma vie et ce leitmotiv est le plus souvent un bon son Hip-hop. Je suis très curieux et non la curiosité n'est pas un vilain défaut mais un magnifique chemin vers la connaissance. Je n'ai pas d'origine précise, je viens de partout J'écris des articles pour la webzine, je fais également des entrevues et j'étais chargé de la programmation de l'émission Select One Music

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