Quand le respect est mort… Est-ce que la Street c’était mieux avant ? Les petits ne respectent plus les grands, les grands ne font plus leur taf de grands ou bien les petits n’écoutent plus les grands et ne reste pas à leur place de petits?
Avant les grands étaient animateurs, ils passaient leur bafa en parallèle d’autres études parfois ; Ils nous mettaient des baffes pendant les séjours qu’ils organisaient pour nous emmener en Espagne en trafic. Les parents avaient confiance parce que le grand étaient toujours respectueux à leur égard. Il était toujours volontaire quand les sacs de courses de nos daronnes étaient trop lourds pour l’aider jusqu’à l’ascenseur.
Le grand était souvent en bas des blocs entrain de discuter avec les autres grands. Il nous disaient toujours de bien travailler à l’école. Il tenait le four et les petits n’avaient pas le droit de se mélanger avec les grands. Les petits soldats qui faisaient parti du trafic en faisant le gué devaient être discrets quand les keufs tournaient.
Avant on balançait sur les keufs des machines à laver du haut des tours ou du haut des passerelles à Super M. On entrait dans un bâtiment où il y avait toujours une sortie de l’autre côté à la Source ou alors par les caves ou les parkings comme à la cité grise ou sur la rue de Dijon.
Les grands organisaient des après midi pour nous faire kiffer où ils y faisaient la sécurité et nous payaient des canettes de coca ou même des grecs dans leur bon jour. Et quand les grands ont grandi et qu’ils avaient fait un tour en prison ou qu’ils avaient quitté la cité pour fonder leur famille, les petits eux ont grandi aussi.
Et puis, ils ont repris le terrain. Les passerelles, les caves et les parkings souterrains ont disparu. Des grilles tout autour de chaque cité ont été érigée comme des enclos pour nous parquer comme des moutons.
Les brigades anti-criminalité rackettent les nouveaux grands et les bleus humilient nos petits. Les terrains de foot et de basket ont été supprimé et les salles des fêtes fermées…
Mais les anciens grands qui observent les petits devenus grands qui, une fois, demandent à son petit de rester tranquille et de ne pas venir le provoquer par excès de zèle et qui, lui répond « nique ta mère, fils de pute, j’ai pas peur de toi »…
Est-ce que arrivé à un certain âge on a encore le temps de se chiffonner quand on est nostalgique du bon vieux temps ? Je penses que le seuil de tolérance est largement dépassé et là tu lui réponds :
«… si tu veux tirer, tire mais fais-le vite,
Compte pas régler tes comptes en me clashant »
Manela Vesaphong, spinassienne engagée