Nelson Nsimba, 22 ans, originaire de la République démocratique du Congo est un talentueux. Plus connu sous le nom de « Triple N Beat » dans le rap français, il est l’une des étoiles montantes de sa discipline. Le beatmaking. Pour NewVo Radio il revient sur son parcours,le rap game,sa profession. Portrait .
Ses débuts
Dès l’âge de quinze ans, le jeune homme se familiarise avec les instruments de musique. Pour ce grand amateur de musique cela sonnait comme une évidence: « Je me rappelle qu’à l’époque j’étais en classe de troisième. Mon cousin avait fait une sorte de studio. De l’ordinateur je testais des choses et ça me plaisait vraiment ».
Tout s’enchaîne rapidement pour ce passionné qui comprend que sa vocation est toute trouvée: « Un été j’ai dit à mon cousin et à mon frère que je voulais devenir beatmaker. J’étais déjà un grand consommateur de rap français et je m’intéressais beaucoup à l’aspect instrumental. A cette époque j’avais déjà l’oreille affûtée.Que ce soit sur les claps, les kicks. J’étais impressionné par ce que faisait les beatmakers ».
Le Rap Français
Comme tout milieu prisé, le monde du rap français est difficile d’accès: « Effectivement c’est compliqué de pouvoir s’y faire une place. A peine âgé de 16 ans, Triple N Beat tape à l’oreille de Kennedy: « Il faisait son album Sur écoute. Pour l’histoire je lui avais envoyé ma palette par mail. Un jour je reçois sa réponse, j’apprends qu’il en a sélectionné une. Dans la foulée je lui renvois une nouvelle prod. Le lendemain il me dit qu’il la prend. J’étais comme un fou. Au final j’avais placé Bad Boy et Tout viens à point. Dans ses interviews il parlait souvent de moi. C’est une personne pour qui j’ai un grand respect ».
Suite à cette prouesse, le gamin connaît une baisse de régime. Il y revient avec lucidité : « Pendant deux ans on peut dire que j’étais dans ma grotte. Je dis pas que Kennedy ça a été un coup de chance. Il a reconnu mon boulot. En réalité je n’étais pas encore structuré. Mes prods n’avaient pas le même impact que celles des beatmakers en place. Ils avaient déjà un temps d’avance dans à peu près tout. Même des mecs de ma génération ».
Ce virage à négocier lui sera bénéfique. Désormais il collabore avec l’ancienne et la nouvelle vague. De Rohff à Ninho. L’intéressé est fier: « Franchement je kiffe, c’est un honneur de travailler avec de tels artistes. Cela prouve que mon univers leur a parlé ».
Profession beatmaker
La vie de beatmaker est rythmée. Triple N Beat nous la détaille : « Ma journée se déroule comme si je ne dormais pas. Je me lève à 10h, j’allume mon ordi. Jusqu’à 17 h je bosse pour sortir deux, trois prods. Ensuite je décompresse devant la play. Je fume une chicha aussi, c’est très important! (rires). Ensuite je sors. A minuit, une heure du mat’, ça redémarre devant mon pc ».
Qui dit créativité dit influences: « J’écoute toutes sortes de musique. La rumba congolaise m’inspire beaucoup c’est ma musique de prédilection ». Si logiquement ses inspirations sont musicales elles peuvent être aussi cinématographiques et sportives: « Je regarde énormément de biopics. J’ai bien aimé N.W.A. Le film en lui même m’a fait passé pas mal d’idées. Le football aussi : « L’exemple c’est avec mon son Jesus de Janeiro ambiance brésilienne. La veille Neymar avait mis un doublé. Qui dit Neymar dit Brésil (rires) ».
Pour faire carrière dans le domaine voici quelques conseils : « Il faut être persévérant et ne pas hésiter à envoyer des mails. Les rappeurs sont plus accessibles qu’on le pense ».
Le congolais est déjà sur de nouveaux projets : « Là je suis sur le CDCC volume 2 de La Fouine. On est également en pourparlers avec d’autres gros artistes mais rien n’est fait ». Cette graine de talent pousse doucement mais sûrement. Triple N Beat, vous le savez maintenant.