120 battements par minute, un film nécessaire

120 battements par minute de Robin Campillo

 

120 battements par minute, c’est le film multi récompensé des césars, dans les discours de remerciements un mot revenait sans cesse “nécessaire”. Un film donc nécessaire, retraçant l’histoire de l’association Act Up Paris au début des années 80. Cette association qui avait pour but de faire parler de la maladie, le Sida. Aujourd’hui, on pense très naïvement qu’on ne meurt plus du Sida, mais on oublie trop souvent toutes ces personnes frappées par la maladie.120 battements par minute nous plonge dans le quotidien d’Act Up.

Au début des années 80, le Sida fait son apparition, frappant les milieux LGBT, les prostitués et les toxicomanes, les médias et le gouvernement ne font pas grand chose. On fait très vite face à une épidémie, très peu de traitements, pas de vaccins et surtout très peu de médiatisation. C’est dans ce contexte que naît Act Up Paris, regroupant des malades et des gens se sentant concernés par cette pandémie.

Dès la première scène du film on est plongé dans le quotidien d’une association. Les débats, les prises de parole et ce sentiment, cette volonté de faire bouger les choses. 120 battements par minute c’est aussi un film sur l’espoir, l’espoir des personnes qui furent condamnés par la maladie mais qui continuent de se battre.
Ce quotidien d’association, il nous apparaît sans lissage, brut. Des disputes, des coups ratés mais réussit aussi. Tous les personnages sont touchants, ayant chacun sa propre histoire.

Au milieu des actions contre les laboratoires pharmaceutiques naît une histoire d’amour. Une belle histoire. Simple. Souvent au cinéma, les histoires d’amour homosexuelles sont rocambolesques. Ici, on assiste juste au coup de foudre entre deux hommes.
Au fur et à mesure du film, on assiste à la mort de certains des membres de l’association.

Touchant, juste et toujours sobre ce film est un hommage à ces personnes mortes dans le silence et l’indifférence générale. Rappel incessant que cette maladie a tué et qu’elle tue encore aujourd’hui. Il n’y a toujours pas de vaccins, certaines personnes n’ont toujours pas accès aux soins. N’oublions pas le passé mais n’oublions pas le présent non plus.

En ce qui concerne les acteurs, on assiste à une justesse dans le jeu et dans les émotions. Adèle Haenel, Nahuel Pérez Biscayart, Arnaud Valois, ainsi que le reste du casting sont à couper le souffle.

Réalisé par le talentueux Robin Campillo, à qui on doit notamment les films Entre les murs et Eastern boys, il n’était pas difficile d’imaginer le justesse du film. Accompagné en fond sonore par Smalltown Boy des Bronski Beat, on est plongé dans cette époque où la maladie est omniprésente.

Un film bel et bien nécessaire, à voir d’urgence. À noter le discours inspirant de Robin Campillo pendant les Césars.

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