Depuis la sortie de son premier album le 27 octobre 2017, Lord Esperanza continue de capturer des instants de vie avec son « Polaroïd » en mettant en images ses titres.
Cet album composé de morceaux aux styles très différents (avec des prods signées majoritairement Majeur-Mineur) permet d’apprécier toute la diversité et la palette musicale de l’artiste. On comprend rapidement que l’artiste ne mise pas seulement sur la musique et l’écriture mais que c’est tout un univers qu’il produit et cultive.
Dans son dernier clip « Anna » sorti ce 4 mars 2018, on retrouve le côté rétro du polaroïd avec une première partie en format 4/3 et à l’image vieillie, intitulée « La fille, le sucre et n’importe qui ». À la première écoute, on pourrait penser qu’il s’agit de l’histoire d’une fille addict à la cocaïne « prête à tout pour 2-3 grammes », néanmoins certains ont justement analysé le lien possible avec l’anorexie (ana étant le terme employé pour désigner cette maladie). Si l’on se penche donc sur les paroles et le visuel qui l’accompagne, on se rend compte que la drogue peut être remplacée par n’importe quelle addiction qui comblerait le manque afin de ne pas tomber dans cette peur du vide dont parle Lord : « j’avais peur de rien, t’avais peur du vide ». Et le rappeur va plus loin puisqu’il ne questionne pas seulement cette déchéance « est-ce une distraction, l’autodestruction ? », mais également l’indifférence (ou l’impuissance ?) des personnes qui l’entourent avec une deuxième partie nommée « La fille, l’eau et l’indifférence » où l’on voit le rappeur observer la jeune fille se noyer sans intervenir.
Avec ce clip on peut affirmer que Lord Esperanza est passé maître dans l’art de raconter des histoires sur des thèmes universels, avec une importance particulière accordée au visuel et à l’esthétique au service de sa plume acérée.