Fast fashion: le prêt-à-jeter

La fast fashion est permise par le désir du renouvellement constant de la garde-robe du consommateur. C’est une industrie où la réactivité doit être maximale afin de répondre à la demande, de l’anticiper, malheureusement un peu trop. Cela a ainsi de nombreuses conséquences, économiques, sociales et environnementales.

Qui n’est jamais resté devant son dressing débordant tout en se disant: « Oh la la, je n’ai rien à me mettre » ? On achète, on porte, souvent juste une fois et ça traîne dans la penderie. La mode s’accélère, les saisons se réduisent jusqu’à entièrement disparaître. Il n’y a plus l’automne/hiver d’un côté et le printemps/été de l’autre, les magasins renouvellent leurs collections toutes les deux semaines voire deux fois par semaine. Pour être toujours tendance, il faut acheter régulièrement. Si un article vous plaît, pas le temps de réfléchir, c’est maintenant ou jamais.

Ainsi s’est imposée la fast fashion.

Cette accélération de la mode et de la consommation se fait au détriment de la qualité, aussi bien du produit fini que des conditions de production.

On se souvient tous du drame du Rana Plaza, usine textile dont le toit s’est effondré, tuant plus de 1100 personnes.

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Dans cette usine, les ouvriers travaillaient pour le groupe Inditex (Zara, Mango), H&M, toutes ces grandes enseignes qui dominent le marché du prêt-à-porter.

Elles attirent par leurs prix attractifs, défiant la concurrence d’autres enseignes de moyenne gamme comme GAP qui voient ses ventes diminuer et qui va fermer tous ses magasins Banana Republic pour ne fournir qu’en ligne.

L’un des ténors est Primark qui doucement s’implante en France. L’enseigne propose aussi bien des vêtements pour femme que pour homme que de la décoration pour la maison, le tout, à des prix encore plus bas: entre 5 et 8 euros pour un t-shirt, à peine 10 euros pour un jean…Le consommateur ne cherche plus la qualité et s’est habitué aux vêtements qui s’abîment au premier lavage.

Il faut aussi savoir que ce secteur est l’un des plus polluants (le deuxième au monde). Pour l’exemple, Greenpeace estime qu’en Chine,  « plus de la moitié de l’eau de surface n’est pas potable et 64 % des réserves d’eaux souterraines des grandes villes sont très polluées », et ce, notamment à cause des rejets toxiques. De nombreuses analyses effectuées ont révélées l’utilisation de produits dangereux. Pour y parer, Greenpeace a lancé en 2011 la campagne DETOX. C’est un accord passé avec les marques pour atteindre l’objectif d’une mode sans toxiques d’ici 2020.

greenpeace

Reste à savoir, que faire des vêtements en trop? Certes il y a les dons, les associations, mais même elles sont débordées. Tout n’est pas repris: il faut que le vêtement soit en bon état et dans le cadre des dépôts-vente, encore à la mode. Il y a aussi le recyclage mais selon le responsable du développement durable chez H&M, Henrik Lampa, « à peine 0,1 % des vêtements collectés par les œuvres de bienfaisance et les programmes de récupération sont recyclés pour fabriquer de nouvelles fibres textiles ».

Du coup, ces vêtements indésirables finissent en décharge ou dans un incinérateur mais la dégradation des fibres naturelles et semi-synthétiques libère du méthane, gaz à effet de serre participant au réchauffement climatique.

En réaction, des gens vont donc plus se tourner vers la slow fashion, préférant la qualité, des vêtements intemporels qui tiennent longtemps. Cela implique un plus grand respect de la nature et de l’humain, mettant en avant le local, des matières premières et des méthodes de productions ayant le moins d’impact sur l’environnement et s’assurant de conditions de travail socialement responsables. La slow fashion promeut une consommation réfléchie, raisonnable et responsable.

La prise de conscience commence à se faire : la seconde main est plus populaire avec une multiplication des friperies, des vides-dressing et de sites spécialisés tels que Vinted. Des marques slow fashion, éco-responsables voient également de plus en plus le jour. En France, Ekyog est une figure de proue dans le domaine. Ces marques responsables se placent plus dans la moyenne gamme, au-dessus des enseignes populaires et donc aux prix un peu plus élevés. Forcément, quand on paye correctement ses employés, cela se répercute sur le prix d’achat.

En résumé, l’idée de la slow fashion c’est moins et mieux.

Mais ce domaine ne fait encore qu’émerger et ne peut encore contrer la fast fashion tant ancrée dans notre société et en matière de prix, plus accessibles.

 

 

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