Interview de Kod’Kant’Um

Newvoradio : Salut les gars ! Vous qui n’êtes pas des nouveaux venus dans la scène hip hop strasbourgeoise, pouvez-vous expliquer votre parcours à nos lecteurs ?

Loki : Salut ! Rien de fulgurant dans la mesure où les obligations de la vie ne nous ont jamais permis de faire autant de musique qu’on aimerait. Personnellement j’ai d’abord accroché au penchant social et politique du hip-hop, à son énergie et à son potentiel révolutionnaire avant de tomber amoureux de son aspect artistique et musical. Pour te dire, j’ai animé un atelier d’écriture rap avec des mineurs délinquants alors que je sortais à peine de l’adolescence moi-même et que je ne savais pas ce qu’était une 16 mesure !

Mes premiers textes ressemblaient à des gros fourre-tout alambiqués et pouvaient faire 73 mesures sans que cela ne me dérange ! C’était presque du punk ! D’ailleurs j’ai commencé à « rapouiller » mes textes avec des zikos, gratte électrique, basse disto, batterie avant de monter mon premier groupe « Supersympa » avec Zloy et Pulk (ZKP) à la mpc et Neveu Boubou et Rêve Errant au micro. C’était en 2008-2009. Le groupe a splitté fin 2011, faute de temps et peut-être d’affinités artistiques et de cohérence. On s’est bien amusés pendant deux ans, on a fait plein de concerts et c’est un exploit en soi parce que Supersympa c’était un vrai bazar ! Je leur fais des bisous au passage.

J’ai continué dans mon coin jusqu’à créer Kod’Kant’Um en 2014 avec Kyst que j’avais rencontré grâce à Rêve errant. Je fais impasse sur tous les projets inaboutis et avortés…

Kyst : j’ai commencé en 1999. Premier micro, premier texte puis je suis très vite passé au beatmaking. Pas mal de collab’ et d’associations avec plein de gens différents que je salue au passage et que je remercie.

Vous bossez donc principalement à deux. Avez-vous des projets solos chacun de votre côté?

Loki : j’ai sorti un album 10 titres  « Quand le chien mord le loup » produit par les ZKP en 2013. C’était la suite logique de Supersympa, mêmes beatmakers et 3 morceaux que je rappais sur scène avec Supersympa.

En 2015 j’ai sorti l’ep « Kaméomektoub » avec Saligo dans un tout autre registre.

En fait je n’ai pas de projets à proprement parlé solo, j’aime bien être sur la même longueur d’onde avec la personne qui produit les titres et créer un univers avec elle, pour le moment je n’ai jamais bossé un projet autrement que dans une logique de groupe avec une seule entité sonore à la production. C’est du partage dans la création tout simplement, ce que je n’avais pas forcément réussi à faire avec mon ancien groupe et ce que je ne peux pas faire seul. J’avais un album quasi fini avec les prods de plusieurs beatmakers, ne restait qu’à le mixer et le masteriser, mais je n’y ai plus trouvé d’intérêt alors je l’ai laissé mourir dans l’œuf ! Kod’Kant’Um répond à la même logique mais va encore plus loin dans le processus, d’où le nom de groupe. Si Kyst ne trouve pas un morceau ou une phase pertinente, ça passe à la trappe et ça va rejoindre le cimetière de mes projets avortés !

Kyst : des beat tapes, « Millésime », « Natsu » et « After Nagoa Beach ». Mais je ne fais quasiment jamais du son seul.

C’est votre deuxième ep. Pouvez-vous me faire le topo du premier ? Comment a-t-il été reçu par votre public ?

Loki : Le premier s’appelait « Les Pendules à l’Heure » (lien des clips). Tu peux le voir comme notre carte de visite. L’idée c’était un peu de poser les bases de notre univers et de chier sur tout ce qui bouge, tout ce qui nous fait chier ou presque, en somme remettre les pendules à l’heure. L’album finit sur une touche très personnelle parce que personne n’est dispensé de balayer devant sa propre porte et parce que ça fait du bien !

Il a été reçu comme on pouvait s’y attendre vu la musique qu’on fait ! Il est passé globalement inaperçu et ce sera aussi le cas pour « Bis Repetita » (clip ici) ! On casse les codes, pas volontairement, c’est juste qu’on fait la musique qui nous ressemble et qu’on a envie d’écouter. Comme je le dis dans Bis Repetita justement, c’est un authentique suicide commercial !

Ça ne veut pas dire qu’on a eu aucun retour, au contraire. On a eu quelques messages qui nous ont vraiment fait plaisir de la part de personnes totalement inconnues. Je ne sais même pas comment cela a pu arriver à leurs oreilles ! En tout cas les rares personnes qui nous suivent s’intéressent à notre truc et nous le font savoir.

Aimez-vous faire de la scène ? Pourra-t-on vous voir en live pour la sortie du ep ?

Loki : la grande question ! En deux mots : oui et non. Rien de prévu de cet ordre-là mais si quelqu’un veut nous inviter on est pas contre !

 

Avez-vous déjà anticipé la suite ? Des idées pour le troisième opus ?

Loki : oui mais c’est secret ! Le troisième album est en bonne voie mais on va essayer de le produire en studio pour avoir la meilleure qualité possible, pour le moment c’est du 100 % fait maison, bio et sans ogm! On est un peu prétentieux, on veut une cuisine gastronomique maintenant ! Et si on trouve le temps, un ep ou une compile de tous les morceaux un peu farfelus qu’on a évincé des albums, mais ce n’est clairement pas la priorité.

L’esthétique de vos clips est particulière. Pouvez-vous me parler du réal et de son taf ?

Kyst : on les fait nous-même. On a une idée de base et on le fait de manière très spontanée, on y va un peu à l’arrache. C’est souvent de l’impro scénaristique, c’est notre façon de faire.

Loki : après on bricole avec ce qu’on a. On n’a pas de grands moyens et c’est bien comme ça, le résultat est à l’image de ce qu’on raconte : c’est sombre.

Quelles sont vos influences principales ? Balancez-moi des artistes sûrs !

Kyst : les mf doom, madlib, rza, el-p, la liste est longue…

Loki : Jul, Claude François, La Fouine, Fatal Bazouka, Alliance Ethnik, Morsay et Michel Sardou. Nan plus sérieusement je dirais toute la vague de rap dit alternatif du début des années 2000, même si le terme alternatif n’a aucun sens, ce n’était en rien une alternative au rap, c’était juste du rap, point.

Loki, le morceau dont tu es le plus fier ?

Loki : « Chronos VS Vénus » sur le premier album, il est bourré de références plus ou moins cachées et le taf de Kyst et de Megapulsar à la production a magnifié le morceau.

Kyst, la prod dont tu es le plus fier ?

Kyst : La prod de « Comme le phoenix » parce que je suis parti d’un sample vraiment tout dégueulasse !

Dédicace ? Mot de la fin ?

Kyst : gratitude !

Loki : oui voilà ! et dédicace à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’aboutissement des deux opus et merci à ceux qui nous écoutent et participent à propager notre son.

On en place une dernière pour les copains, Tadam, Narcis Prince, DJ Fost, MegaPulsar, Yang et Mik !

Merci pour cette interview et bonne chance dans vos futures démarches artistiques !

Chers lecteurs, si vous voulez suivre Kod’Kant’Um de près, vous pouvez retrouver leur page facebook en cliquant ici.

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