L’homme fort du match, c’est… l’arbitre !

Rencontre avec un jeune arbitre fédéral promu en national 3

GUILLAUME, 21 ans, est arbitre depuis une dizaine d’années mais sa détermination et son envie restent inchangées. Il arpente tous les recoins de sa région pour multiplier les expériences : Toulouse – OM en U19 ou encore Chili – Pologne dans un tournoi international à Limoges. Arbitre central en National 3 grâce à son statut d’élite régionale, assistant en N2, Guillaume est un touche-à-tout. Avec sa gouache et sa parole libérée qui tranche avec l’habituelle discrétion du corps arbitral, il se livre et nous explique sa passion sans concession.

« Je prends un plaisir monstrueux, c’est une vocation »

1/ Pour vous, devenir arbitre est une vocation depuis l’enfance. Comment avez-vous fait pour concrétiser ce rêve (démarches, concours/tests…) ? Avez-vous d’abord commencé par jouer au football avant de vous tourner vers l’arbitrage ? Quels sont les éléments qui vous ont (davantage) attiré vers ce milieu ?

Ce rêve serait un très grand mot… surtout au niveau auquel nous sommes quand nous commençons. C’est à la portée de n’importe qui de s’inscrire dans une formation auprès de son district (département). L’examen reste aussi à la portée de tous, il y a très peu de recalés ! Le constat est que l’on est en manque d’arbitres et qu’il devient très, très difficile de susciter des vocations. Le nombre progresse très lentement et beaucoup d’arrêts sont constatés du fait des incivilités grandissantes à l’encontre de la corporation.

J’ai joué 9 ans au football au niveau régional chez les jeunes. J’ai combiné pendant 1 an et demi les deux fonctions avant de basculer sur l’arbitrage puisque je ne pouvais plus les cumuler. C’était une petite mort pour moi. Parfois mes jambes me démangent quand je vois un ballon, mais je ne le regrette pas vraiment. Je prends un plaisir monstrueux, c’est une vocation. J’ai toujours voulu faire ça.

Quand j’étais en maternelle, j’avais mon directeur qui disait à mes parents qu’il ne savait pas ce que je ferai plus tard mais ce dont il était sûr, c’est que je dirigerai. Je lui ai donné raison. J’ai toujours été attiré par les défis et l’arbitrage en est un véritable. Il faut s’imaginer rentrer sur un terrain à 16 ans ou bien à 40 ans, et que ce soit devant 50 ou 50 000 spectateurs, le job reste le même. Personne n’est présent pour nous encourager et nous, par altruisme, nous sommes là pour le plaisir de la rencontre et de ceux venus la vivre.

2/ Certes, c’est un désir d’enfant mais étant adulte aujourd’hui, vous devez vous rendre compte de la difficulté d’exercer (seul quelques-uns sont professionnels). En parallèle, vous êtes étudiant, comment faîtes-vous pour tout gérer ? Souhaitez-vous, à terme, travailler dans le domaine du foot ? Est-ce difficile de définir une priorité entre les deux et avez-vous l’envie, si l’occasion se présente, de devenir arbitre à temps plein ?

Je ne me considère pas vraiment comme adulte encore ! J’ai l’impression d’avoir la même fraîcheur et la même passion que lorsque je suis arrivé dans le monde de l’arbitrage. Je n’ai peut-être plus la même insouciance puisque je connais un peu mieux la corporation.

J’arrive à combler les deux comme quelques-uns de mes collègues. C’est une véritable organisation. Tous mes week-ends sont consacrés à ma passion et je déconnecte complètement de ma semaine. J’étais par exemple en Bretagne en cette fin de semaine, juste avant mes partiels, je n’ai pas regardé une seule fois mes cours. L’important pour moi était de me focaliser sur mon match et sur la bonne tenue de ce dernier. Quand je suis rentré dans la nuit de dimanche, je suis passé à autre chose. Le lundi matin, j’étais au front pour affronter mes sujets d’examen.

La priorité doit aller dans le sens des cours. Je ne fais pas spécialement d’efforts très soutenus pour les privilégier, mais j’arrive à joindre les deux avec plaisir. Je suis encore dans les clous pour atteindre le plus haut niveau, l’occasion d’être au plus haut niveau ne se présentera peut-être jamais mais j’essaie de mettre les ingrédients en place pour y croire. Evidemment, tous les arbitres de mon âge rêvent un jour de fouler une pelouse de Ligue 1. Il serait hypocrite de dire le contraire.

3/ Il existe différents postes à occuper en tant qu’arbitre (le central et les assistants), qui désigne votre emplacement ? Postulez-vous, de quelle manière apprenez-vous votre sélection ; comment cela se passe concrètement ? J’imagine que comme d’habitude, plus vous gagnez en expérience et plus vous avez la possibilité de vous spécifier et de choisir, est-ce exact ?

Je suis arbitre central en U19 Nationaux et National 3 mais il peut m’arriver d’être assistant en N2. Pour pouvoir être assistant en N1, il faut être spécifique assistant (c’est-à-dire assistant comme seule fonction) et passer le concours de la Fédération. Je n’ai officié qu’une seule fois en tant qu’assistant par exemple cette saison.

Aujourd’hui, beaucoup d’anciens arbitres à de très bons niveaux (Fédéral 4 ou National 3) se tournent vers le versant de l’assistant. Les possibilités de voir le National 2 et d’être nommé Fédéral 4 sont très amoindries, les places sont très chères. Seuls cinq chaque année ont le bonheur de décrocher l’écusson qui permet d’arbitrer au quatrième niveau national et d’être quatrième arbitre en Ligue 2.

Personnellement, c’est une voie qui ne me désintéresse pas. Je prends du plaisir à être assistant mais de là à dire que je voudrais en faire ma seule fonction, ce n’est pas le cas. On verra ce que l’avenir nous dira.

4/ Votre ascension est assez remarquable puisque vous avez à votre actif deux rencontres internationales : France – Russie (U17), le 30 novembre 2016, et un an plus tard, le 1er septembre, Chili – Pologne (U18). Ces matchs exceptionnels ont-ils une saveur particulière ?

Le contexte est paradoxal. On est dans une forme d’euphorie lorsque l’on apprend notre désignation mais on se plonge toute de suite dans le vif du sujet. On est dans l’excitation, dans l’attente d’arriver sur le lieu de la rencontre. Il est important de bien préparer ce genre de rencontres, elles sont évidemment particulières. On ne parle pas sa langue natale, on rencontre des cultures et des footballs différents. Le Chili – Pologne était à Limoges où j’étudie avec des arbitres bien plus expérimentés que moi pour m’assister et pour mener à bien mon match. C’était du bonheur.

Et le France – Russie, c’était la grande première. J’aurai au moins eu droit à une Marseillaise dans ma vie et ce n’est pas rien, d’autant plus dans le sanctuaire du football français qu’est Clairefontaine.

Je devais aussi officier sur un Brésil – Cameroun au Tournoi de Montaigu la saison dernière, mais je me suis blessé le week-end précédent la rencontre. C’est un des gros échecs de mon petit parcours, ça m’a coûté très cher… J’espère que ces rencontres en appelleront d’autres.

5/ Le reste du temps vous vous occupez des confrontations régionales, et ce, depuis au moins 3 ans. Vous avez donc été directement impacté par la réforme des régions de François Hollande (22 à 13 régions métropolitaines), votre champ d’action est plus important, vous couvrez plus d’espaces puisque (de facto) certaines ligues ont fusionné. Comment s’est passée la rencontre avec vos « nouveaux collègues », une concurrence existe-elle (vous êtes une dizaine d’arbitre régional élite dans votre région) ? Vous devez vous coordonner afin d’être uniforme dans vos décisions et ainsi montrer un corps arbitral le plus égalitaire possible, est-ce compliqué ?

Cette réforme a été un facteur déstabilisant dans toutes les branches de notre pays, qu’elles soient économiques, professionnelles, associatives, sportives… J’ai la chance d’être promu au niveau « élite régionale », ce qui me permet d’officier en National 3 dans ma poule régionale qui est décentralisée à un niveau subsidiaire qui est celui de la Ligue mais qui reste une compétition nationale.

Grâce à mes études, je connaissais le monde de l’arbitrage avant l’heure et j’ai donc vécu avec eux pendant 2 ans. Pour la plupart, ce sont donc des collègues que je retrouvais. Il y a une concurrence forcément, comme tout compétiteur que nous sommes mais elle ne se ressent pas. On avait un groupe très soudé auparavant et désormais, il faut que l’on crée un lien tout aussi fort avec les nouveaux partenaires. L’uniformisation de nos cultures permettra, je l’espère, de coordonner notre arbitrage.

6/ Vous dîtes dans une interview que certains clubs payent des personnes pour analyser spécifiquement l’arbitre, que peuvent-ils en tirer ? Il paraît difficile d’influer sur vos décisions ou de changer le comportement des joueurs en fonction.

Certains clubs professionnels ont un salarié qui s’intéresse au monde de l’arbitrage et à ceux qui officient dans l’élite. L’idée étant de connaître les failles, les habitudes et les spécificités de chaque arbitre afin de préparer les joueurs à influencer la rencontre en leur faveur. Nos arbitres professionnels sont ultra performants dans leur préparation, ils sont préparés pour chacune des rencontres pour lesquelles ils sont désignés. C’est le jeu. Les joueurs profitent de l’arbitrage et les arbitres ont aussi le vice parfois de se servir des joueurs. Ce n’est pas malsain, c’est un travail que chaque composante du football effectue en amont de la rencontre. Pour se connaître et comprendre ce qui nous entoure, il faut être bien renseigné sur les autres. Nos arbitres sont habitués à se faire conspuer après les matchs en zone mixte et même, désormais, avant la rencontre. Les insultes, les cris dans le stade ; c’est leur quotidien ! Ils sont mentalement très forts.

« Il faut éduquer les individus à accepter les décisions de l’arbitre »

7/ On l’oublie souvent avec les belles affiches que nous propose le foot mais l’arbitre reste la personne centrale. En effet, il a un rôle compliqué mais indispensable : il est garant des règles, attentif à la bonne tenue du jeu mais également de son issue. Vous êtes conscient d’être ce facteur déterminant mais est-ce facile à assumer notamment lorsqu’une erreur est commise ?

Nous sommes conscients de l’erreur, elle est ce qui rythme notre vie de tous les jours. Il faut savoir que nous sommes les premiers déçus lorsque l’on se trompe et, qui plus est, lorsque l’on influence la rencontre de manière négative. Après chaque match, il y a une remise en question permanente, on est souvent observé et noté puis classé. Nous aussi nous jouons nos places, que ce soit pour être promu à l’échelon au-dessus ou pour se maintenir.

On a une fonction importante et on le sait. On a de nombreuses responsabilités et on donne le tempo de la rencontre. Il m’est arrivé dernièrement de commettre une erreur sur un match capital. Je vis avec, elle me suit sur chacun de mes matchs désormais mais elle me construit avant tout. Elle me permet de progresser. Il est plus facile d’accepter un mauvais contrôle d’un joueur que l’erreur d’un arbitre… c’est comme ça.

8/ Avec les millions de gens qui regardent, aiment et débattent sur ce sport, ce sont potentiellement des millions d’interprétations et de points de vue différents qui existent. Il faut avoir les épaules solides pour affirmer ses décisions surtout qu’en règle générale (et vous le dîtes vous-même), l’instance arbitrale est opaque : elle ne communique pas. Vous pensez que c’est un problème car vos décisions (prises sur le terrain) ne sont pas expliquées et défendues, expliquez-nous.

On dit souvent qu’il y a 67 millions de français. Il y a tout autant d’arbitres, que ce soit au stade ou sur son canapé. Mais le seul avis qui compte, c’est celui qui se trouve au milieu du pré. Et paradoxalement, c’est le seul qui ne peut pas s’exprimer. Nos instances pensent qu’il ne faut pas communiquer dans la mesure où l’on s’ouvre à la controverse, à la discussion et que l’on rentrerait justement dans le débat. Et je pense que sous cet angle, ils ont raison ! Dans la mesure où si on commence à ouvrir la porte aux discussions, elle ne se refermera jamais et on risque de parasiter le travail des arbitres. On doit faire accepter nos décisions et les dialogues tous azimuts ne le permettront pas.

Lors des finales de Coupe de France, le micro de l’arbitre central est ouvert aux téléspectateurs. Je trouve que c’est une bonne chose. Peut-être qu’à terme, on se calquera sur le rugby avec des arbitres aux « micros-ouverts » sur chaque match de première division. D’un point de vue strictement personnel, je suis pour. Comme je suis pour l’ouverture des arbitres professionnels aux médias. Mais il faut savoir encadrer les interventions, qu’elles aient une véritable portée et qu’elles ne soient pas ponctuelles.

9/ Sans transition, vous n’hésitez pas non plus à vous exprimer sur l’arbitrage vidéo que vous ne défendez pas. Pourquoi ? Cela dit, si l’arbitrage vidéo rentre dans les mœurs et s’inscrit officiellement comme moyen mise à disposition lors d’un match, vous serez bien obligé de faire avec. Dans une situation concrète, si la vidéo affirme quelque chose et que vous avez l’intime conviction que vous détenez la vérité, que faîtes-vous (la décision finale revient toujours à l’arbitre) ?

Ce n’est pas que je ne le défends pas, c’est que le passionné au fond de moi se sent meurtri quand il voit le ballon dans les filets sans avoir si le but est accordé. Il faut rappeler que ce n’est pas de l’arbitrage vidéo mais de l’assistance vidéo, ce sera toujours des arbitres derrière les caméras.

Si un jour, j’y suis confronté, je ferai évidemment avec. Je ne cherche pas à nier l’évidence et s’il s’avère que je me trompe dans une décision, je la modifie. Qu’il y ait le support vidéo ou pas.

10/ A l’inverse, vous êtes en faveur de la « goal-line technology », l’un et l’autre ne peuvent pas être complémentaires ?

Pour toutes les décisions binaires que l’arbitre est amené à prendre, la vidéo peut avoir son intérêt. C’est le cas pour la goal-line technology s’il est démontré qu’elle est infaillible. Or, ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui, on l’a vu à de multiples reprises.

Cependant, lorsque l’on se place dans le contexte d’un penalty, d’un tacle qui se trouve entre l’avertissement et l’exclusion : vous pourrez mettre 10 personnes objectives autour d’une table puis « 5 diront blanc et 5 diront noir ». Dès lors que l’action est sujet à interprétation, il y aura toujours des mécontents. Alors utilisation ou pas de la vidéo, cela ne changera pas fondamentalement le ressenti des spectateurs. Il faut éduquer les individus à accepter les décisions de l’arbitre, le progrès ne passera que par cet aspect.

11/ Un sujet complètement différent maintenant : les cartons. Avez-vous dans votre tête, une idée de ce qui « justifie » d’en sortir un ? Est-ce votre propre appréciation comme on peut le penser ou des règles précises existent et encadrent cet avertissement ?

Des règles précisent encadrent l’avertissement et l’exclusion. Notre schéma est aussi tout préparé dans notre tête même si aucun match ne ressemble à un autre. L’appréciation a toujours une part non négligeable lorsque l’on est dans la pratique sur le terrain. C’est finalement un « arbitrage » entre la pratique et la théorie.

12/ Les joueurs qui simulent en permanence, vous en pensez quoi ? Considérez-vous que cela fasse partie du foot ? Sanctionnez-vous ces « acteurs » ?

Le week-end dernier, j’ai averti un attaquant pour simulation. Cela fait parti du jeu mais il est légitime de dire que l’on stigmatise plus facilement l’erreur d’arbitrage dans la simulation que le créateur de cette dernière, celui qui est à la source de l’erreur. La simulation dans le football est devenue monnaie courante, nous comptons sur les éducateurs pour éradiquer par l’éducation et la formation ce cancer du football.

« Si je me concentre autant devant mon écran, c’est pour m’imprégner des arbitres de l’élite »

13 / Avec votre qualité d’arbitre, vous vous devez d’avoir une certaine neutralité : pouvez-vous assister à des matchs en tribune et soutenir votre équipe préférée sans que cela pose problème ? Lorsque vous arbitrez France – Russie, on peut légitimement se poser la question de votre objectivité. Comment expliquer votre position ?

J’assiste évidemment à des matchs sans être forcément supporter. Je suis supporter de l’Equipe de France dans la mesure où je suis français. Ce n’est pas plus compliqué que ce syllogisme. Après, je sais faire la part des choses. Quand j’ai arbitré ce France – Russie, je ne suis pas rentré sur le terrain avec la conviction d’être en phase et en connivence avec les jeunes joueurs français. Passée la Marseillaise, nous n’avions plus rien en commun. J’étais l’arbitre et ils étaient les joueurs.

14/ Comment se prépare un match, en amont et le jour même (aspect physique et mental) ? Avez-vous une équipe avec vous ? Une fois la rencontre terminée, votre travail ne l’est pas pour autant, vous devez transmettre un rapport à la ligue concernée : comment se présente ce compte-rendu (qu’écrivez-vous…) ?

Il y a une préparation de la saison, des dernières rencontres, des joueurs, des spécificités des deux équipes qui s’affrontent. Il y a une volonté de s’insérer dans le contexte du match, de faire corps avec lui. Je n’ai pas d’assistant qui tourne spécifiquement avec moi, j’ai des préférences comme tout le monde mais à notre niveau, ce n’est pas possible.

Le rapport que je rends se fait seulement en cas d’exclusion. Par contre, en U19 Nationaux, j’envoie mon rapport après chaque rencontre. Il concerne essentiellement l’état du terrain, des vestiaires, des avertissements et exclusions…

15/ Comme vous faîtes des études à côté, l’arbitrage se présente comme un job étudiant plutôt différent, la rémunération que vous en tirez, vous permet-elle de subvenir à vos besoins primaires (manger, s’acheter des vêtements, sortir…) ?

Non. C’est un pécule supplémentaire qui n’est pas négligeable mais je suis clairement dépendant de mes parents. Je ne suis pas forcément très « fourmi », je ne dépense pas à outrance. Je paie surtout l’assurance de ma voiture, son entretien… et je ne sors que très rarement.

16/ J’ai remarqué que vous regardiez beaucoup le football, est-ce uniquement par passion ou le métier vous oblige implicitement à vous tenir au courant ?

Je suis un passionné. J’ai mes codes BeIn, Canal+, Foot+ tout le temps avec moi. Dès que j’ai la possibilité de regarder une rencontre, je le fais. Je ne loupe pas une journée de Ligue des Champions et je regarde souvent les résumés des rencontres de Ligue 1 que je n’aie pas pu voir.

Il est vrai que je regarde surtout la stratégie mise en place par les arbitres pour mener la rencontre. Si je m’intéresse et me concentre autant devant mon écran, c’est clairement pour m’imprégner des arbitres de l’élite.

17/ Que diriez-vous à des jeunes qui souhaiteraient vous imiter en se lançant dans cette pratique ? Est-ce accessible au plus grand nombre (peut-on faire sa place facilement) ? Le renouvellement des arbitres se fait-il (nouvelle génération etc.) ? Un bon niveau en anglais est-il requis ?

Le renouvellement est très difficile surtout dans nos petits districts. En Corrèze par exemple, il n’y a qu’une petite dizaine d’arbitres. Après, le niveau des jeunes générations est de plus en plus élevé. Les arbitres sont globalement de plus en plus forts et les places au plus haut sont minimes.

Il faut se lancer dans la fonction, c’est une véritable école de la vie. C’est un plus inconsidérable sur un CV, on manage et encadre une trentaine d’adultes devant 300, 400, 500 spectateurs en moyenne du haut de notre petite vingtaine d’années. On se forge un caractère, une personnalité. C’est une expérience formidable.

Il faut évidemment être bilingue au minimum au plus haut niveau (arbitres internationaux).

18/ Qu’est-ce ce que vous a apporté ce sport ? Continuerez-vous à conjuguer arbitrage et vie professionnelle ?

Je retiens au milieu de tous les nombreux qualificatifs valorisants inhérents à la fonction de l’arbitre ceux du dépassement du soi, de l’aspect physique, du relationnel, de la stratégie et du management. Pour moi, ils constituent le socle de l’arbitrage. Je continue et continuerai toujours avec la même détermination. Le jour où je ne prendrais plus de plaisir, alors j’arrêterais tout simplement. La passion est toujours aussi présente, c’est mon quotidien. Je mange, je bois et je vis arbitrage même si je m’en suis un tout petit détaché ces derniers mois. Il est important de pouvoir consacrer son temps à autre chose pour extérioriser. Quand on arrive à le faire, on vit plus facilement nos échecs et on revient plus fort. Il faut savoir rester proche de sa famille et de ses amis qui vous soutiennent, c’est aussi un élément déterminant dans la performance.

19/ Avant de partir, vous risqueriez-vous à un pronostic quant à l’Equipe de France et sa Coupe du Monde en Russie ? Nos chances de réitérer l’exploit, 20 ans après, sont-elles réelles ?

Les chances sont réelles. Nous n’avons jamais été aussi forts sur la dernière décennie. J’ai envie d’y croire mais comme tous les quatre ans, je serai derrière l’Equipe de France et derrière l’équipe arbitrale française qui sera menée par Clément Turpin. Et si la France ne va pas au bout, j’espère que nos arbitres français sauront les venger..!

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