Makerbox, la box du futur

Aujourd’hui on va parler de box. Oui c’est vrai ce n’est pas la première fois que j’en parle : souvenez-vous, j’avais même déjà abordé le sujet pour parler de Culture Delivery, la box culturelle (chronique disponible ici). Autant vous dire que ce mouvement do it yourself  marche vraiment bien. Alors oui j’en entends déjà râler : les box, on en a marre, y en a trop, on s’y perd. Mais n’est-ce pas un monde intergénérationnelle ? Oui, la box est un outil ludique qui s’adresse à tous les publics et qui a fait ses preuves sur le plan commercial : box = money. Ok ? Continuons.

Aujourd’hui donc on va parler plus spécialement de Makerbox, projet complètement novateur puisqu’il vous permet de fabriquer vous-même vos objets du quotidien.

Pour tous vous expliquer dans les moindres détails, j’ai rencontré Matthieu, de l’équipe MakerBox qui bien voulu répondre à mes questions. Parce que oui, mine de rien, le projet interpelle. Il est temps de mettre tout ça au clair.

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Crédit : Facebook

 

Pourquoi, comment ?
L’idée vient d’Usbek & Rica, le magazine, qui, depuis 2010, explore le futur sous tous ses angles : le futur du sexe, un futur face à des robots et des algorithmes, etc. Le magazine a pour but de démocratiser les questions concernant les grands enjeux de l’avenir. « Uzbek & Rica permet d’avoir un regard assez philosophique, et technologique sur le futur » m’explique Matthieu.

En plus de ça, Usbek & Rica veut également créer une fédération d’individus souhaitant un avenir différent. A l’heure de la mode du DIY, la création d’un projet tel que Makerbox est pour eux une façon de réunir ces personnes, prêtes à « fabriquer » un nouveau monde. Au-delà du côté ludique (parce que ouais, c’est quand même sympa de fabriquer soi-même un tabouret), il y a tout un contexte économique et social tourné vers l’avenir qu’il faut également prendre en considération. Parce que ta chaise là, elle est bien mignonne, mais il faut quand même qu’elle te permette de te poser les bonnes questions par la suite.

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Tu poses tes fesses dessus et tu réfléchis à l’avenir 

Donc on part d’un constat : le monde des ,, aussi vaste qu’il soit marche bien. Mais il est encore méconnu : on parle de communauté un peu marginale, leurs idéaux sont un peu flous. Pourtant c’est simple, les makers tentent de trouver une alternative à cette société, et Makerbox permet justement de faire connaître leurs idées de manière ludique. On veut sortir de ces préjugés. Le mouvement s’agrandit et ses makerspaces aussi : le but est de faire connaître ses lieux à un public large afin qu’ils se rendent compte que ouais, bah les makers c’est des gens cools. L’idée est donc de promouvoir ces lieux, les rendent plus accessibles en créant des box qui poussent les gens à passer la porte de ces ateliers… et d’en ressortir avec leur propre bière, leur propre imprimante 3D ou leur propre tabouret (je sais, j’ai fait une fixette dessus).

La box prend les gens par la main, les amène dans ces lieux nouveaux et on espère qu’ils y reviendront tous seuls par la suite. Et, qui sait, peut-être qu’là leur tour ils deviendront eux-mêmes des makers ?

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Depuis quand ?

Makerbox existe conceptuellement depuis un an et demi. Il a fallu d’abord faire le tour des ateliers avant d’envisager une collaboration. Ils ont également fait une campagne de crowdfunding (pour les nuls en anglais comme moi, ça veut dire « financement participatif ») sur KissKiss Bank Bank pour voir si le projet plaisait : ça n’a pas loupé, ils ont obtenu 111% de leur objectif. L’aventure peut commencer ! Il faut attendre dix mois pour que l’idée du projet se concrétise.

Et qui supervise tout ça ? Ils sont seulement deux : Christopher s’occupe de la conception des box en répondant à ces questions Quel objet on va fabriquer ? Combien de temps ça prend ? Quels vont-être les matériaux ? Tandis que Matthieu lui est plus dans la collaboration avec les lieux, la communication (sur les réseaux sociaux, etc.) et s’occuper des ventes.

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Y a quoi, dans la box ?

Oui parce que l’objet ne s’y trouve pas, mains plutôt un livret descriptif qui explique l’objet, le lieu où se passera l’atelier (et « chacun de ces lieux ont des histoires particulières », rajoute Matthieu) et le « code-cadeau ». La box donne accès à une prestation de service, et permet de passer du temps dans un atelier avec un artisan. Je trouve personnellement que c’est un meilleur cadeau qu’un tour en Ferrari. Parce que qui sait, bientôt avec Makerbox on pourra même fabriquer sa propre Ferrari.

Mais ce qu’il y a de cool dans les box c’est qu’il y en a vraiment pour tous les goûts ! Et encore, ils n’en sont qu’à la première saison… Ils réfléchissent et travaillent déjà sur les futurs box. Au programme ? Cosmétiques, céramiques, électroniques. « Il faut toujours qu’on soit dans cette idée d’un objet qui soit assez juste, qui soit plutôt utile et responsable » me confie Matthieu.

 

Et dans l’avenir ?

Alors ça c’est la bonne question. Puisque le futur tient une place super importante pour les makers, ça donne quoi pour Makerbox ?

Une envie de faire plus, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Déjà ils sont deux, donc il y a un rythme à tenir. De plus, les partenaires choisis se trouvent en Ile de France seulement. Et le monde des makers est un petit écosystème pour le moment, ils se connaissent tous. On ne choisit pas n’importe quoi, n’importe qui : il faut qu’il y ait cette idée de partager un savoir-faire, une expérience commune.

« Il y a un rythme à respecter pour que tout le monde avance ensemble. » dit Matthieu.

 

Pour finir ?

Il est important de comprendre les idées qu’ils veulent défendre. Il y a bien évidemment derrière une question assez politique. Ils se posent des questions sur le modèle de société qu’ils veulent. La box devient un prétexte pédagogique : « On veut que les gens se rendent compte de ce que c’est que de fabriquer. Aujourd’hui dans nos sociétés on a plus du tout de rapport à la production on met très peu la main à la patte. On n’a plus cette connexion au monde de la production. Construire un objet permet de comprendre un peu plus ce qu’il est », conclue Matthieu. L’idée est vraiment d’avoir un regard plus riche et conscient sur les enjeux de la production et de la consommation.

La Makerbox est certes ludique, mais il y a un enjeu beaucoup plus important derrière ça. Avoir un regard plus éveillé sur l’objet permettra peut-être une prise de conscience sur notre quotidien ? Affaire à suivre.

 

Le site de Makerbox
Leur page Facebook
Usbek & Rica explique sa démarche 

 

Anaïs MONTREAU
Anaïs MONTREAU
Historienne de l'Art Animatrice culturelle pour le NewVO Show et rédactrice pour la rubrique Kulture du site. Parisienne, amoureuse de l'Art et de la bière.

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