NewVo fait le portrait : Mehdi Thomas Allal

NewVo fait le portrait : Mehdi Thomas Allal

1-      Pouvez-vous vous présenter ?

Diplômé en 3ème cycle de Droit public et d’Histoire contemporaine à l’université Paris 1, de l’IEP Paris et du cycle préparatoire de l’ENA, j’ai travaillé pendant plus de trois ans auprès de l’ancien Ministre Lionel Stoleru au sein du Conseil économique de la Ville de Paris (CODEV), puis ai exercé les fonctions de Responsable de l’Observatoire de la population à la Mairie de Boulogne-Billancourt et de rapporteur à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), avant de revenir à la Ville de Paris, depuis mars 2010, comme juriste à la Direction du patrimoine et de l’architecture (DPA).

Parmi de nombreuses publications dans des revues spécialisées et dans la presse généraliste, j’ai publié un ouvrage sur le thème de la « Discrimination positive » aux éditions universitaires européennes (EUE) en décembre 2010, ainsi qu’un petit opus sur Les discriminations aux éditions Bréal (mars 2015), puis Ma République en danger ? en février dernier.

J’ai été par ailleurs co-responsable du pôle anti-discriminations de la fondation Terra nova de 2009 à 2015, aux côtés de Sophie Lemaire puis de Slimane Tirera. A compter du 1er octobre 2011, je me suis trouvé affecté comme conseiller pédagogique à la diversité auprès de la directrice de la formation de l’École Nationale d’Administration (ENA).

A partir du 15 juillet 2012, j’ai exercé les responsabilités de Chef de cabinet de l’Adjointe au Maire de Paris en charge de l’égalité femmes-hommes.

Je me trouve actuellement en poste à la DIRECCTE Ile-de-France, service déconcentré du Ministère de l’économie, en tant que Chef de mission. A compter du 2 mai 2016, je me trouverai nommé comme Chef de section au Ministère de la Justice où je m’occuperai d’insertion professionnelle des détenu-e-s.

Je suis également Maître de conférences à Sciences-Po Paris où j’enseigne sur le thème des politiques de lutte contre les discriminations, et chercheur à l’université Paris 2. J’ai par ailleurs exercé pendant deux ans les missions de délégué général du club de la Gauche forte, créé en janvier 2013 par le député du Cher Yann Galut et la sénatrice du Haut-Rhin Patricia Schillinger, afin notamment de lutter contre les dérives ultra-nationalistes de la droite dite « républicaine ».

Je préside enfin une association dans l’évènementiel parisien intitulée la « Casa Nostra« .

J’ai obtenu le principalat de la Ville de Paris en novembre 2015.

2-      D’où viennent vos engagements citoyens ?

Mon engagement citoyen date de mes années d’études à Sciences Po, lorsque j’ai découvert la réalité des discriminations subie par les jeunes issu-e-s de l’immigration sur les bancs des grandes écoles. J’ai donc activement milité pour la mise en place des conventions ZEP, première forme de « discrimination positive » pour l’accès à l’enseignement supérieur français.

Je me suis passionné également à cette époque pour l’apparition du thème des discriminations dans l’agenda public, via la création du Groupe d’études et de lutte contre les discriminations (GELD) grâce à Martine Aubry, qui s’est ensuite transformé en une authentique Autorité Administrative Indépendante (AAI), avec la HALDE, sous l’impulsion de Jacques Chirac et du droit communautaire. Peu avant mon entrée à Sciences Po en 1998, j’ai également adhéré au Parti socialiste (PS), dans le 5ème arrondissement parisien, où il était déjà question de « faux électeurs » et de démocratie locale…

Lionel Jospin était alors le Premier secrétaire et j’ai notamment participé aux différentes campagnes de Lyne Cohen-Solal au niveau municipal et régional. J’ai naturellement accueilli la décision de dissoudre l’Assemblée nationale et l’éclatante victoire aux législatives qui s’en est suivi (1997) de manière très favorable…

3-      « Ma République en danger ? » pourquoi avez-vous abordé ce sujet sensible ?

Il s’agit en réalité d’un recueil de chroniques que j’ai publié avec différents camarades dans de grands journaux. Pour être honnête, le titre a été choisi par l’éditeur, à qui il semblait qu’il s’agissait du fil rouge de mes tribunes.

Je ne regrette rien, car je crois que certains concepts aujourd’hui, comme la laïcité, la Nation ou précisément la République, font l’objet d’une tentative de récupération par l’extrême-droite. Il faut donc urgemment se les réapproprier pour ne pas écœurer une partie de la jeunesse de notre pays.

4-      Pensez-vous que les politiques publiques en matière de lutte contre les discriminations sont efficaces ?

Aujourd’hui, les politiques anti-discriminatoires ressemblent davantage à un maquis qu’à une réelle politique publique efficace et cohérente. La multiplication des critères – avec le dernier en date « la perte d’autonomie » dans la loi Adaptation de la société au vieillissement – a eu pour conséquence l’oubli et le déni vis-à-vis de la plus importante forme de discriminations dans les statistiques, à savoir les discriminations selon la race, que subissent les Noirs, les Arabo-Musulmans et les Asiatiques.

Par ailleurs, aujourd’hui encore, la lutte est extrêmement clivée et clivant entre les combats contre les racisme, l’antisémitisme, le sexisme ou l’homophobie. Il n’y a qu’à écouter les récentes paroles de la Ministre des droits des femmes qui a comparé les femmes voilées aux « Nègres » d’Amérique « favorables à l’esclavage », ou encore les déclarations intempestives de Gilles Clavreul, actuel délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DLICRA) à propos du Printemps dit « républicain », souillant au passage son devoir de neutralité… Et ce ne sont que deux exemples de « dérapages » parmi des milliers ! La gauche n’est pas exempte de tout reproche, avec un camp dit « républicain » qui pratique la politique de la « terre brûlée »…

 

Slimane
Slimanehttps://www.facebook.com/slimane.tirera
Dirigeant fondateur des 100 Voix

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