Portrait : Stéphane Dos Santos

NewVo fait le portrait : Stéphane Dos Santos

  1. Pouvez-vous vous présenter ?

Stéphane Dos Santos, 24 ans, spinassien depuis 1996 et ancien montreuillois.

J’occupe actuellement deux postes professionnels dans le secteur public. Le premier concerne le ministère de l’Éducation Nationale en tant qu’assistant pédagogique où j’officie depuis 5 ans à Bondy en Seine-Saint-Denis. Parallèlement et en complément de cette activité, je suis guide vacataire pour le ministère de la Défense au sein du musée de l’Air et de l’Espace depuis novembre 2014.

Le reste de mon temps libre est consacré à la découverte du patrimoine industriel, aux voyages (en train bien entendu !). Depuis près de 6 ans, je fais des visites pour la RATP et la SNCF afin de faire découvrir les trésors cachés des transports franciliens et comprendre son fonctionnement.

  1. Parlez-nous de votre passion pour les questions sur les transports ?

Lorsque j’étais petit, ma mère m’emmenait au travail en métro. Mes premiers souvenirs de lecture portaient sur la lecture du nom des stations. Au-delà de cette anecdote, j’ai toujours été intrigué par le nombre important de personnes qui prennent les transports en communs, par l’ambiance qui y règne, l’esthétique de certaines stations etc.

Je me suis toujours documenté grâce aux livres et à internet sur ce sujet des transports. Ce qui détonne le plus est que l’utilisation des transports collectifs est quasi spécifique à l’Île-de-France dans notre pays. Ailleurs, la voiture est reine.

  1. C’est quoi l’Association Sauvegarde Petite Ceinture ?

L’association pour la Sauvegarde de la Petite Ceinture de Paris et de son Réseau Ferré a été créée en 1993. J’y ai adhéré en janvier 2012. Pourquoi ai-je adhéré ? Je l’ai rejointe car le 18 janvier a circulé sur la ligne un train Corail avec la plus grosse locomotive diesel de France et qu’une dizaine d’articles de presse ont relaté cet événement. J’avais été sidéré qu’un train circulant sur les voies de la Petite Ceinture suscite autant d’intérêt. On marche sur la tête qu’on y réfléchit bien !

C’est en découvrant cette ligne que j’ai pu constater concrètement quelles conséquences une infrastructure de transport peut avoir sur son environnement, sur la Ville, les riverains.

Depuis 2013, je suis le secrétaire général de l’association et depuis 2014, le responsable du compte Twitter de l’association. Je me suis beaucoup impliqué grâce à la cohésion qui règne au sein de cette association qui ne dispose pas de subvention afin de préserver son indépendance. C’est une stratégie audacieuse et courageuse qui nous permet d’être écouté et reçu par les différents élus et responsables de la Ville de Paris, de la région et de SNCF. La Petite Ceinture est une ligne de transports qui doit inclure les questions/visions d’urbanistes, d’enjeux fonciers, de mobilités, de cadre de vie, de lieux culturels grâce aux gares existantes. Ces dernières commencent à se faire une place à Paris à l’image de La Recyclerie à la porte de Clignancourt.

L’expérience associative est un enrichissement personnel et épanouissant dès lors que l’on s’y implique sérieusement.

  1. Écologie et Transports sont-ils compatibles ?

Le transport ferroviaire, et plus largement le transport collectif, sont par essence écologiques. Je suis par nature optimiste mais les mesures prises par le gouvernement concernant les transports (écotaxe, transports par autocars) ne sont pas à rassurer quant à l’avenir du transport ferroviaire en France. Le président du directoire de la SNCF (Guillaume Pepy) confesse lui-même que le train ne doit plus être le seul mode déplacement proposé par la SNCF… Pire, la SNCF a annoncé son intention de se débarrasser de ses InterCités de Nuit à cause du manque de rentabilité et de la vétusté du matériel sauf pour deux lignes : le service public et la vétusté seraient variables selon les régions traversées la nuit ?! Le train de nuit existe depuis le début du chemin de fer, pourquoi est-il soudainement le grand mal de la SNCF ?

Les associations et très rares élus politiques qui soutiennent le développement du transport ferroviaire doivent se heurter au sabotage organisé par la SNCF pour dégrader des liaisons existantes (correspondances non assurées avec le sacro-saint TGV, horaires modifiés sans prévenir, doublon du train avec des cars aux horaires mieux adaptés…) Le gouvernement est pleinement complice de ces actions vu que la SNCF est la première grande entreprise à s’être lancé dans le développement des liaisons par autocar… Guillaume Pepy (PDG de la SNCF) avait juré en février 2015 sur France Info que, jamais et ô jamais il n’y aurait de liaisons en Ouibus SNCF entre Paris et Reims, Paris et Lille, Paris et Rouen, Paris et Orléans, Paris et Lyon etc… Je vous laisse juge de cette saignée profonde du système ferroviaire français…

Il y a tout de même quelques bonnes nouvelles dans ce ciel obscur : le lancement par Thalys d’un Paris Bruxelles en 2h30 au lieu d’1h20 à bas coût. Thalys est une filiale SNCF basée en Belgique. Ouigo, le TGV à des prix défiant toute concurrence avec ce seul bémol d’aller à Marne la Vallée. Le retour des trains InterCités entre Paris et Bordeaux ainsi qu’entre Paris et Strasbourg. Dans son ensemble, le désamour du rail est savamment bien orchestré par la SNCF et l’État.

Slimane
Slimanehttps://www.facebook.com/slimane.tirera
Dirigeant fondateur des 100 Voix

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