Parlons WAX ! Avec la créatrice de mode : By Angelik Sings

 

Ethnique, chic et tendance. Le WAX ( ou le WAX Hollandais ) est un véritable raz-de-marée qui s’invite dans nos dressings. Mathilde, Sarah et moi-même Florence avons eu l’opportunité de rencontrer la créatrice BY ANGELIK SINGS. Ainsi toutes les quatre nous nous sommes retrouvées pour parler de ses créations et de ses inspirations mais aussi de débattre sur l’impact du WAX dans notre société. 

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Le WAX est aujourd’hui l’un des symboles de la culture africaine. Des défilés des Fashion Week  des quatre coins du monde aux petits créateurs de Château Rouge, ses motifs imprimés et ses couleurs vives fascinent. Mais ce tissu est à la base une production hollandaise inspirée du batik javanais qui a inondé le continent africain au XIXe siècle.

C’est un tissu en coton recouvert d’une cire végétale (d’où son nom, wax qui signifie cire en anglais) le rendant résistant aux agressions extérieures, aux liquides salissants et à la poussière. Plus rigide, il permet une coupe facile et un beau tombé.

Riche en histoire et en qualité (à voir plus en détail lors d’un futur article, promis!), le wax  inspire de nombreux créateurs dont la chanteuse et créatrice BY ANGELIK SINGS.

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S : Quel est ton parcours ?

Alors de base, je suis chanteuse Soul-Jazz que je mélange avec de la musique créole. Je me suis lancée dans la musique il y a maintenant 7 ans de façon sérieuse et quand on est à fond dans cette univers musical, on a besoin d’avoir un loisir à côté.

J’ai un aspect créatif que j’aime exploiter, surtout quand on est une grande curieuse comme moi. J’ai donc décidé de me mettre à la création de bijoux mais c’était uniquement pour moi et puis j’ai montré mes créations aux copines, partagé sur ma page avec la fan base que j’avais acquis grâce à la musique et ça a plu. On m’a demandé une fois, puis deux… puis trois… Et je me suis retrouvée dans un premier temps à faire des bijoux avec des tissus, au début par forcément le Wax. Je travaillais avec des tissus qui me plaisaient, très colorés, un peu psychédélique, des imprimés un peu rétro/vintage.

Cela fait maintenant 2 ans que j’ai commencé à faire des vêtements et le Wax a pris une grande place dans mes créations car c’est vraiment devenu le tissu tendance. on en voit partout ! Dans les salons, chez les grandes enseignes… On a commencé à m’en demander et j’apprécie de travailler ce textile qui a pleins de déclinaisons, de motifs  et qui se renouvelle tout le temps. On a un résultat assez agréable et parfait.

M : Où trouves-tu ton tissus ? 

Tout d’abord, le Wax a un rapport qualité/prix intéressant pour moi en tant que jeune créatrice qui n’a pas non plus un budget conséquent. Je trouve mes tissus à Paris, en banlieue dans les grands entrepôts à Aubervilliers par exemple ou vers Pigalle… Soit je prends des rouleaux entiers soit des petits coupons, je chine énormément avec ma valise ( rires ), ce sont de véritables missions car il faut que je trouve L’IMPRIMÉ !

 

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S : Pour le moment tu restes sur le wax ?

Le wax et d’autres tissus ! C’est vraiment le « truc » du moment, et pour un « truc » du moment, cela s’étale dans le temps, on essaie de surfer dessus le plus longtemps possible.

S : Comment se passe la collaboration avec tes clientes ? 

Je crée et je propose directement, je travaille avec un atelier de confection puisque je ne suis pas couturière.  je suis autodidacte mais surtout une grande débrouillarde et passionnée. C’est l’association «FEMMES ACTIVES » dont j’apprécie beaucoup le leitmotiv. Elles forment des femmes qui sont en insertion professionnelle dans le domaine de la couture et c’est très motivant pour moi. Plus je ramène de modèles, plus elles sont formées sur différentes techniques. C’est une petite chaîne bien rodée très inspirante.

F : En France, tu étais considérée comme une « blédarde » si tu portais le wax, maintenant c’est tendance. Ce n’est pas un peu frustrant ? 

Tout d’abord, j’ai grandi aux Antilles, je n’ai pas connu « les mamans » en boubou, nous c’étaient plutôt le madras. 

Je peux vraiment comprendre la frustration, mais ça redore le blason du wax dans un premier temps. On peut se poser la question : « Pourquoi le wax est devenu tendance en occident ? » La réponse se trouve du côté des grandes enseignes qui se sont emparés du phénomène.

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 S : Justement, est-ce que pour toi il y a une appropriation culturelle ? Moi qui a rien à voir avec la représentation du wax et que je mets une jupe Wax, qu’est ce que t’en penses ? 

Personnellement, je trouve ça super ! Si ça peut ouvrir une grande porte vers la richesse de l’Afrique et pas seulement des tissus. Je dis oui, tant que la vérité est dite

Je suis pour profiter et surfer sur cette vague qui pourrait mettre l’Afrique devant, que les Africains montrent de quoi ils sont capables. Allez-y ! Signez des brevets… C’est le moment, vous avez ça entre les mains. Les historiens sont la pour rétablir la vérité.

Je suis complètement autodidacte dans cette passion, donc on ne sait pas forcément tout sur la provenance des tissus qu’on utilise. C’est ma curiosité qui me permet de savoir avec quoi je travaille, chacun peut faire bouger les choses à son niveau.

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F : Parlons encore un peu plus de ton travail, quelles sont tes inspirations ? 

J’ai ma vision d’artiste-chanteuse,  je pars toujours sur ce que j’ai envie de porter sur scène et de mes petites folies. Après il faut que ça reste facile à porter, facile à marier, sans prétention, des coupes modernes. La mode se rafraîchit constamment.

F : Comment tu développes ton réseau ? 

Je suis freestyle, c’est mon côté artiste ! ( rires ). Il y a tout d’abord, les fans qui me suivent déjà grâce à ma musique sur les réseaux sociaux, ensuite j’ai eu l’occasion de proposer des concerts-expositions. C’était l’occasion de mettre en place une visibilité sur les créations. Et le bouche à oreille qui a fait son chemin.

Je n’ai pas d’équipe, je gère toute seule, pendant longtemps, j’ai voulu connaitre toutes les personnes qui s’intéressaient à mes créations et cela grâce à Facebook.

Je n’ai pas vraiment de boutique en ligne, mais j’y pense pour tout vous dire, ainsi qu’à me constituer une équipe. Cela me permettrait de me consacrer encore plus à ma musique.

F.M.S : Que nous proposes-tu pour 2017  et quels sont tes conseils pour les personnes qui veulent se lancer dans la couture? 

J’envisage de travailler ma collection et de la montrer au grand public notamment par un défilé. Le plus grand conseil que je peux donner c’est d’être passionné ! Si tu te décourages au premier obstacle ce n’est pas la peine de continuer. Il ne faut pas avoir peur d’y aller et y croire.

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Florence
Florence
Kulture dans l'âme. Insta : @florence_bamba

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