X Magazine, ou quand la jeunesse artistique prend en main sa diffusion

Pour l’innommable, l’innommé, l’inconnu, l’interdit, le corps et bien plus encore. X magazine est un fanzine initié par une entité refusant une signature, car ce support appartient totalement aux artistes mais aussi à vous et moi. Indépendant et informel, autonome et collectif, artistique et didactique, X Magazine est un cadeau d’ouverture. 

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La fondatrice de « X Magazine »

 

Pourquoi avoir crée ce magazine ?

J’ai crée ce magazine car j’avais du mal à trouver des appels à projets ou événements qui pouvaient promouvoir la même sensibilité artistique que la mienne.

J’ai donc décidé de faire mon propre regroupement. La forme du Fanzine me paraissait appropriée car il a cette propriété d’être institutionnellement indépendant. Rassembler donc des œuvres sortant un peu de l’ordinaire dans un média qui ne s’attache à aucune réglementation, pour moi c’était parfait !

Pourquoi la lettre  » X  » ? 

La lettre « X » représente la notion d’anonymat. Je voulais que ce fanzine vive par les œuvres qui sont présentes à l’intérieur et non pas par le nom de l’auteur de celui-ci. « X » apparaît donc comme une objet un peu étrange, qui n’est à personne et à tout le monde à la fois.

Le magazine donne un pouvoir total aux artistes, comment les repérez-vous ? 

Pour ce premier numéro, les artistes présents sont tous des amis à moi et, pour la plupart, des étudiants sortant de l’université Paris 1 Arts Plastiques. J’ai en effet rencontré, pendant mes études, des artistes ayant une sensibilité différente. Leurs sujets pouvaient être le viol, le suicide, le milieu Queer, la drogue… Une affinité artistique et tout de suite née entre moi et ces artistes qui sortaient du cadre universitaire « classique » ou dirons-nous plus conventionnelle.

Pour le second numéro (qui sera en préparation à partir de Février 2017) je pense lancer un appel à projet sur la page Facebook du fanzine . Je pourrais grâce à cela découvrir de nouveaux artistes, des nouvelles sensibilités.

Travaillant depuis ma sortie d’étude dans le milieu artistique, les rencontres arrivent tous les jours ! Je pourrais aussi prospecter sur le terrain.

Pensez-vous qu’en France, une pensée unique s’installe ? 

Tout ce que je peux répondre à cette question est : je n’espère pas…

Malheureusement il y aura toujours des personnes qui voudront détruire ce qu’ils ne cautionnent pas, ce qu’ils ne comprennent pas (nous pouvons nous rappeler la destruction d’oeuvre tel que Tree de Paul McCarthy ou Piss Christ d’Andres Serrano).

« Tree » l’oeuvre de Paul MacCarthy vandalisé, même sort pour le « Piss Christ » D’Andres Serrano posant juste à côté.

J’ai d’ailleurs été assez étonnée, pendant ma période à la fac, de me confronter à des pensées assez fermées par rapport aux sujets artistiques (que ce soit de la part de certains professeurs ou d’élèves).

Le problème, quand on crée des œuvres provocantes, c’est qu’il faut être prêt à répondre de manière intelligente et construit à la critique (ce qui n’est pas forcément évident car parler de son propre travail est bien souvent compliqué).

Je pense qu’il y aura toujours des « réactionnaires » (étant une femme je pense que j’aurais toujours droit à des réflexions pas forcément très élevées). Mais l’art, je l’espère, ne se laissera jamais soumettre !

La citation d’Arnaud LABELLE-ROJOUX, présente dans le fanzine, résume tout à fait ma pensée :

« l’instinct de scandale consiste à accomplir l’art au risque du mépris, de la haine, de la honte, du ridicule, de l’incompréhension.

Simple comme bonjour, pour vous madame, monsieur, qui n’en avez rien à foutre de plaire ou de déplaire, de sourire, de vous moquer, de trébucher, de blasphémer, de passer pour un simple d’esprit, bref d’entre vous-même, libre comme un merle siffleur (ou une merlette siffleuse) que n’importe quel gamin dégommera au lance-pierre »

Pouvez-vous expliquer le terme déviant ?

« Déviant » est une sorte de « boutade » par rapport justement aux incompréhensions et réactions violentes que l’art de la provocation peut amener.

Nous sommes des artistes déviants, tout autant que certains artistes étaient « dégénérés » aux yeux d’Adolf Hitler. Nous assumons ce statut et le revendiquons. Nous sommes des artistes déviants, sortant de la norme et des sentiers battus.

Ce magazine est-il un pouvoir de dénonciation de notre société ? 

Ce n’est pas le but de ce fanzine. Je me positionne simplement en maison d’accueil pour des artistes se sentant « déviants ». Je n’ai pas envie de rentrer dans un projet qui dénoncerait ou irait à l’encontre de telle ou telle chose.

Le but premier et de promouvoir des artistes. Après il est clair que les travaux présents auront une portée dénonciatrice ! Mais le magazine ne choisira pas forcément ses artistes en fonction du message politique qu’il portera !

Pour ce premier numéro, voici les artistes « déviants » :

Andrei & Céline BISCHOFF

Barbara FULNEAU & Magali RIFFLART-VILLENEUVE

Cloé MURO
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Kirkis RROSE 

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Vous aurez l’occasion de découvrir un peu plus les artistes « déviants » et leurs travaux, lors de la soirée de lancement du magazine avec une exposition en prime se déroulant au 59 Rivoli du 13 au 27 février à Paris.

D’ailleurs une cagnotte est en ligne pour toute la préparation de cet événement : ILS ONT BESOIN DE SOUS-SOUS !

Merci à Mademoiselle A.H pour avoir répondu a nos questions.
Et surtout les amis, ouvrez votre esprit et osez !
Florence
Florence
Kulture dans l'âme. Insta : @florence_bamba

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